SANTÉ PUBLIQUE - Des médicaments vendus illégalement sur les réseaux sociaux

Les médicaments se vendent comme des petits pains dans les épiceries

La vente illicite de médicaments prend de l’ampleur. Outre la vente de médicaments dans la rue, la vente s’effectue aussi sur les réseaux sociaux.

Pour ceux qui ont besoin d’un Misoprostol Misoclear, venez en message privé. Nous avons des produits à très bas prix. Nous pouvons effectuer une livraison, six jours sur sept. Nous faisons une livraison pour les autres provinces », annonce un vendeur de médicaments sur Facebook, en ce mois de décembre, avec la photo de plusieurs boîtes de ce médicament à l’appui. Ce compte a commencé cette activité au mois de février avec la vente de Magnésium, de traitements de l’hypertension artérielle ou de la toux, entre autres. Plusieurs comptes Facebook comme celui-ci proposent des médicaments sur les réseaux sociaux. Certains d’entre eux s’inventent comme fournisseurs de médicaments à bas prix. « Message privé pour ceux qui vont encore revendre », peut-on lire dans une autre publication avec une longue liste de médicaments et leur prix.

Le président de l’Ordre des Médecins, le Docteur Eric Andrianasolo, dénonce cette vente de médicaments à travers les réseaux sociaux. « La vente de médicaments est réglementée. Ce n’est pas parce que vous en disposez que vous pouvez en vendre sur Facebook», assène-t-il. 

Faux médicaments

Le circuit des médicaments va des importateurs aux grossistes répartiteurs, puis aux pharmaciens ou aux dépositaires de médicaments. « En dehors de ce circuit, la vente est illégale. Ce circuit doit être respecté pour assurer la sécurité des produits», enchaine la source. Les risques de cette vente illicite seraient la vente de faux médicaments ou de produits périmés. « Les impacts de ces médicaments qui ne sont pas assurés sur la santé publique ne sont pas immédiats. Ils vont détruire, progressivement, les reins, le foie », enchaine le Docteur Eric Andrianasolo. Un vendeur de médicaments sur les réseaux sociaux contacté réplique que ce ne sont pas des médicaments périmés ou de faux médicaments qu’il vend. Que ses fournisseurs seraient en provenance d’Asie.

Le marché illicite de médicaments sévit à Madagascar, depuis plusieurs décennies. L’élimination de ce phénomène est difficile. Le réseau est difficile à démanteler. Quelques opérations ont été menées, comme le scellage d’un bâtiment de stockage de médicaments à Ambohipo, en 2021. Mais cela n’a pas abouti à l’élimination de ce marché noir. Un Comité interministériel de Lutte contre le marché illicite des médicaments (CILCMIM), rattaché à la Primature, a été mis en place, en 2017. Il a été dissout en 2022, en même temps qu’une dizaine d’organismes rattachés à la Présidence, à la Primature ou aux ministères, dans un souci de maîtriser et de réduire les subventions allouées à ce service. 

Miangaly Ralitera 

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