RIZICULTURE - Des agriculteurs réticents à l’utilisation des semences hybrides

Le riz hybride est venu dans un premier temps en renfort de l'agriculture contractuelle

Certains riziculteurs se plaignent des coûts engendrés par l’utilisation des semences de riz hybrides. Celles-ci, en effet, se doivent d’être renouvelées chaque année, engendrant des coûts supplémentaires « assez lourds » pour un paysan moyen.  Toutefois, à grande échelle, un autre tableau se dresse.

Proposant un fort rendement sur de petites parcelles de rizières, les semences de riz hybrides sont des solutions évidentes pour résoudre l’équation de l’augmentation de la production rizicole du pays, mais aussi l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, fixée dans la politique générale de l’État. Néanmoins, l’utilisation des semences de riz hybrides ne fait pas l’unanimité chez certains agriculteurs, notamment, des alentours de la capitale,  qui se plaignent du fait de devoir chaque année faire le plein pour ces semences et en acheter auprès des fournisseurs.  Pour Rivondrainibe Rivoharilala, secrétaire général de l’association des riziculteurs de la plaine de Betsimitatatra, cela engendre des coûts supplémentaires sur une courte période. 

Si, avec les semences traditionnelles, les riziculteurs ne se fournissent que tous les trois ou quatre ans, avec le riz hybride, chaque année, ce sont des graines différentes qui doivent être semées. « Nous concevons le fait qu’utiliser les semences hybrides fait en sorte d’augmenter le rendement à l’hectare de façon spectaculaire. Toutefois, il reste tout un chantier en ce qui concerne la mentalité des riziculteurs qui utilisent ce type de semences car ils devront s’approvisionner chaque année en riz hybride pour faire en sorte de produire du riz. La plupart d’entre nous ne peuvent pas encore se permettre d’en acheter chaque année. En moyenne, nous nous approvisionnons en semences tous les trois ou quatre ans», confie-t-elle.  

Un agronome, questionné sur le sujet, confirme que l’utilisation du riz hybride sur des parcelles de terrain rizicole requiert des techniques spéciales et y figurent l’utilisation de semences spécialisées, devant changer à chaque saison. « Le riz hybride est assez particulier et diffère des semences traditionnellement utilisées. Vous voyez, utiliser les mêmes graines issues de la précédente récolte comme semences de départ ne fonctionne pas avec ce type de riz. Le cultivateur doit alors en chercher chaque année pour étoffer son stock de départ», confie notre source.

 Vue d’ensemble. 

L’utilisation du riz hybride reste cependant fortement encouragée par les autorités, notamment le ministère de l’Agriculture et de l’élevage (Minae). Promue par les autorités il y a quelques années, l’utilisation du riz hybride est préconisée pour atteindre une des politiques générales de l’État, visant à atteindre l’autosuffisance alimentaire d’ici quelques années. Le riz hybride offre, en effet, la possibilité de générer des rendements qui se chiffrent autour de onze tonnes à la parcelle. 

Une production concentrique mais aussi technique et technologique avec déjà près de deux mille hectares destinés à la production de semences de riz hybrides, mais aussi près de douze mille hectares de superficie sur lesquels la production de cette céréale est déjà lancée. Des mesures qui ont déjà porté leurs fruits car, avec près de vingt mille riziculteurs formés à cette culture, la production semble d’ores et déjà augmenter. 

Cette année, le ministère de l’Agriculture et de l’élevage avait tablé sur  une croissance de 8 à 9% de sa production rizicole. On compte miser davantage sur l’augmentation de 10% de la production par an, tout en projetant une production totale de six millions de tonnes de riz pour cette année. Des résultats encensés par la mise en pratique de la culture du riz hybride. 

Itamara Randriamamonjy 

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