MÉDECINS SANS FRONTIÈRES - Recrudescence des maladies graves en Afrique

Le docteur Christos Christou, président international de Médecins Sans Frontières

Sans retour en arrière. Le changement climatique provoque de sérieux problèmes sanitaires au niveau mondial, surtout dans les pays vulnérables comme dans une grande partie de l’Afrique. L’organisation Médecins Sans Frontières (MSF) rapporte des réalités inquiétantes pour le cas de plusieurs pays d’Afrique.  Les maladies infectieuses se multiplient, telles le paludisme et la dengue, le choléra et également les maladies infantiles comme celles dues à la malnutrition et d’autres liées à des phénomènes climatiques extrêmes. « En tant que membres d’une organisation médicale et humanitaire travaillant dans certaines les régions du monde les plus vulnérables au climat, les équipes de MSF traitent des patients qui subissent de plein fouet les conséquences sanitaires de l’urgence climatique. Cette crise frappe plus durement les personnes les plus vulnérables. Nous le savons, car nous le voyons dans nos salles d’attente», a déclaré le docteur Christos Christou, président international de MSF, lors de la COP 28 qui s’est déroulée à Dubaï du 30 novembre au 12 décembre 2023. 

Depuis la COP 27, MSF a réagi aux inondations généralisées au Sud-Soudan et au Kenya, aux cyclones violents au Myanmar et à Madagascar, ainsi qu’à la chaleur et à la sécheresse incessantes qui ont conduit des millions de personnes au bord de la famine dans la corne de l’Afrique. Ils ont également réagi à des épidémies de choléra dans plusieurs pays et à des taux de dengue alarmants dans le continent américain. 

Les recommandations

Ce président réitère que des pays d’Afrique subissent de plein fouet les actions des pays les plus pollueurs au monde. Les gens paient de leur santé et de leur vie un problème qu’ils n’ont pas créé. À l’occasion de ce bilan mondial, durant la COP 28, il est clair que les mesures prises jusqu’à présent n’ont pas  permis de répondre aux besoins actuels, sans parler des défis croissants à venir. « Les dirigeants politiques mondiaux n’ont pas respecté leurs engagements en matière de réduction des émissions et n’ont pas tenu leurs promesses d’aider les pays les plus touchés à s’adapter. Cela doit changer. Ces communautés ont besoin d’une action à la hauteur de l’urgence climatique. Elles ont besoin d’un engagement réel pour prendre les mesures urgentes, essentielles et attendues qui s’imposent pour réduire considérablement les émissions. Elles ont besoin d’un soutien financier et technique concret pour s’adapter aux conséquences et y faire face», a continué ce président de MSF. Désormais, il est de plus en plus nécessaire de placer la santé au premier plan des politiques, des négociations et des actions relatives au climat. 

Miora Raharisolo

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