LUTTE CONTRE LA CORRUPTION  - Le Bianco se focalise sur les détournements

Faly Ralaimanampisoa, lors de son discours, samedi dernier

La lutte contre la corruption va connaître une évolution durant les vingt prochaines années. C’est l’objectif fixé par le Bianco à l’occasion du vingtième anniversaire de la ratification par Madagascar de la convention onusienne contre la corruption et de la journée internationale de la lutte contre la corruption. 

Une longue lutte qui se doit d’être gagnée. C’est ce qui attend le système Anti-Corruption malgache, surtout le Bureau Indépendant Anti-Corruption (BIANCO) qui se donne pour objectif dès l’année prochaine de prioriser la lutte contre le détournement des deniers publics, surtout à propos des fonds publics. Ce type de détournement est l’un des plus fréquents et, pourtant, c’est aussi l’un des plus grands maux qui gangrènent le pays. À l’occasion de la célébration de la journée internationale de lutte contre la corruption, le Bianco a organisé dans ses locaux à Ambohibao des ateliers sur la lutte contre la corruption et une conférence/débat co organisée par le réseau d’honnêteté et d’intégrité samedi dernier. 

Lors de cet événement, différents directeurs au sein du bureau explique tour à tour les types de corruption qui sont les plus fréquents dont le détournement de deniers publics et aussi l’abus de fonction qui prend de plus en plus d’ampleur. «C’est le mode de corruption le plus répandu au sein de l’administration et des fonctionnaires en général», soutient Nestor Razakamanantsoa, directeur des enquêtes du Bianco samedi dernier.  

Stratégie

Environ vingt ans après la ratification par Madagascar de la convention des Nations-unies contre la corruption (CNUCC), la lutte est loin d’être gagnée mais le pays marche tranquillement vers la victoire surtout avec toutes les agences nationales de lutte contre la corruption qui sont aux aguets afin d’essayer d’éradiquer une bonne fois pour toutes ce mal qui ne cesse de freiner le développement de la Grande île comme dans la plupart des pays dans le monde, surtout ceux du tiers monde.  

Le constat de ces vingt premières années n’est pas positif malgré les efforts fournis par les agences de lutte contre la corruption. Pour y remédier, le Bureau Indépendant Anti-Corruption se penche maintenant vers les nouvelles technologies dans la prévention des infractions mais aussi afin d’appréhender plus facilement les corrompus. L’utilisation de la technologie est impérative vu les modes opératoires des corrompus qui évoluent avec le temps. 

La raison de la priorisation par le Bianco de la lutte contre les détournements des deniers publics est le fait que le bureau fait le constat que l’argent et d’autres biens publics sont dilapidés de façon irrégulière et illégale. «Afin de lutter plus efficacement contre la corruption, la mise en place d’un plan d’action bien préparé est très important. Il y a aussi l’utilisation de la technologie qui pourra faciliter la lutte», explique Faly Ralaimanampisoa, directeur de l’éducation et de la prévention du Bianco.  D’un autre côté, Nestor Razakamanantsoa réitère que la coopération du pays avec des agences internationales sur les enquêtes pourront aussi faciliter la lutte. 

Il insiste aussi pour réaffirmer l’indépendance du bureau par rapport aux hauts responsables étatiques. Indépendance, qui jusqu’à présent reste à prouver selon différents acteurs sociopolitiques et économiques. Les vingt ans à venir serviront au Bianco à diminuer considérablement la corruption afin que les domaines social, économique et politique puissent prospérer et ainsi permettre à la population de vivre loin de la corruption.

Ravo Andriantsalama 

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