ENVIRONNEMENT - La chaleur extrême assèche les cultures

La diminution de la récolte pour cette année n'est pas à écarter

La prochaine production est menacée. Les paysans font face à un problème de manque de pluies.

Les cultures sont abîmées. «La déception a déjà commencé. La terre et les cultures sont sèches», s’inquiète Aurélien, un agriculteur qui vit dans le district de Betafo, dans la municipalité d’Alakamisy, dans la région de Vakinankaratra. « Les cultures sont asséchées, les champs de maïs sont les plus touchés », rapportent les paysans. Par ailleurs, les autres cultures comme celles des haricots et du soja commencent à être affectées. Cela fait également plusieurs jours que la pluie ne tombe plus dans cette partie de l’île. Les agriculteurs commencent à s’inquiéter même si ce n’est que le début de la saison des pluies. La peur est partagée entre tous les paysans.

Ce problème est dû au changement climatique qui est à l’origine de la hausse des températures. Toutes les plantes  en sont sensibles. De plus, dans cette région, la pluie s’est interrompue depuis plusieurs jours. La dernière fois que la pluie est tombée remonte à une semaine. D’où la montée de la température. Cette dernière pourrait accentuer la crainte des paysans. « La température maximale variera de 28 à 29 degrés Celsius pour les jours à venir dans le Vakinankaratra », a rapporté un responsable du Centre de prévision météorologique de Madagascar. Cette région est réputée pour sa grande production agricole qui approvisionne de nombreuses régions.  

Rappelons que 80 % des malgaches vivent de l’agriculture. Les agriculteurs craignent une importante diminution de la récolte pour cette année. «Maintenant qu’il fait très sec, les cultures de maïs sont endommagées puisque celui-ci commence seulement à germer. En plus de cela, des insectes nuisibles détruisent les récoltes, d’autant plus que le temps sec facilite leurs actions», explique encore Aurélien, un paysan.

La hausse de la température s’avère alors très inquiétante pour l’environnement qui se trouve déjà dans un état critique. « La couche d’ozone s’amincit. Auparavant, les cultures étaient capables de supporter des températures allant jusqu’à 30 degrés Celsius, mais désormais leur croissance est menacée même avec une température dépassant à peine les 25 degrés Celsius », a expliqué un ingénieur agronome.

El Nino

C’est une réalité déjà très connue depuis trois à quatre ans de cela. Le problème risque de s’empirer puisque, pour cette année, la météo annonce une condition très favorable à la hausse de la température. Le Centre de prévision météorologique a déjà annoncé une période influencée par l’El Nino, pour cette année. « Ce phénomène se caractérise par une élévation anormale de la température. Ces changements se traduisent par des sécheresses, des inondations, ou des températures extrêmes, qui aura un impact significatif sur l’agriculture », selon le Cycloneoi.com, un site web qui partage des informations sur la météo dans le bassin Sud-ouest de l’océan Indien.

Cependant, après cette grande chaleur, le cyclone pourrait prendre la partie. Même si l’on a déjà dit qu’une activité cyclonique inférieure à la normale est en vue, cela pourrait apporter encore plus de dégâts. Il n’y a toujours pas de solution à cette réalité, car elle est naturelle et la seule chose que les agriculteurs peuvent faire est d’attendre ce qui va venir.

Miora Raharisolo

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