ÉDUCATION - Des enseignants habitent dans des logements précaires

Le tiers du salaire des enseignants est réservé aux dépenses de logement

Les sénateurs vont se prononcer, cette semaine, sur le Projet de loi de finances initiale 2024. Des enseignants leur demandent d’augmenter le montant de leurs indemnités de logement.

Survivre. Arinaly, enseignante dans une École primaire publique (EPP) de la ville d’Antananarivo, vit dans une petite pièce de 24m2, avec son mari et ses trois enfants, à Ilanivato. Cette pièce leur sert à la fois de chambre à coucher, de cuisine, de salle à manger, mais aussi, de coin où la mère de famille fait les préparations, où ses enfants font leurs devoirs et où, le père de famille, un travailleur libéral, travaille. La pièce sent le moisi, et des fissures apparaissent sur les murs. 

« On aimerait bien vivre dans un endroit plus confortable, plus spacieux, avec, au moins, des chambres séparées pour les enfants et les parents. Mais avec un budget limité de 100 000 ariary mensuels, nous avons du mal à trouver une maison adaptée à notre besoin », lance la mère de famille.

Le plus gros souci, c’est la montée des eaux dans leur quartier, à chaque période de pluies. « L’eau envahit notre maison, chaque fois qu’il pleut. Nous devons surélever nos lits avec des briques, pour éviter que l’eau ne les submerge », enchaîne-t-elle. Cette famille ne peut pas se permettre de dépenser plus pour le loyer. C’est déjà beaucoup, par rapport à ce qu’elle gagne. Dans son bulletin de paie, les indemnités de logement sont de 14 000 ariary, seulement.

Hausse

Une directrice d’école publique, qui pense avoir un niveau de vie plus stable que les enseignants de son établissement, ne vit pas non plus dans le luxe. Avec le même montant d’indemnités de logement, elle et son mari vivent dans un deux-pièces à Anosipatrana, loué à  150 000 ariary par mois. « On paie plus de 200 000 ariary par mois pour le logement. Il y a d’autres dépenses que le loyer, en ce qui concerne l’habitation, comme la facture de l’électricité et de l’eau. Au final, le tiers de mon salaire est réservé aux dépenses de logement », lance-t-elle.

Les enseignants sont reconnaissants de la révision du montant des indemnités de logement dans le Projet de loi de finances initiale 2024. Mais ils ne sont pas satisfaits du montant inscrit dans ce PLFI, adopté par les députés, la semaine dernière. « Les indemnités de logement devraient, au moins, être de 120 000 ariary par mois. On ne peut plus trouver une maison avec 50 000 ariary, surtout en ville », lance cette directrice d’école. Des syndicalistes pensent que ces indemnités devraient être au moins de 300 000 ariary. Ils espèrent que les sénateurs vont tenir compte de leur demande et vont indiquer la révision à la hausse de ces indemnités de logement, par rapport au montant déjà proposé et adopté par l’Assemblée nationale. Le ministère de l’Éducation nationale aurait déjà fait une proposition, mais le dernier mot appartient aux parlementaires.

Miangaly Ralitera

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