DÉVELOPPEMENT - Les projets en innovations vertes se multiplient

L'agriculture est le premier bénéficiaire des innovations vertes 

Les initiatives évoluant sur le créneau de l’innovation verte se sont multipliées ces derniers temps à Madagascar. Premier secteur bénéficiaire de ce phénomène : la filière agriculture.

Société spécialisée dans la production agricole et de services à l’agriculture implantée dans la région d’Ankazobe, au Nord-ouest de la capitale, MGA exploite un site qui s’étend sur plus de 200 hectares où sont cultivés principalement des céréales, des plantes à huile essentielle, ainsi que des arbres, dans un système agroforestier. Mais l’entreprise se positionne aussi en tant qu’accompagnateur des organismes et des particuliers voulant se développer dans la filière agriculture innovante et écologique. Ainsi, sa branche baptisée Madagascar Agricultural Sustainable Impact intervient dans l’implémentation de nouvelles technologies dans l’agriculture verte dans la Grande île.

On sait, en outre, que MGA s’investit dans l’Agritech pour améliorer ses processus de production et contribuer concrètement à une agriculture durable. Elle soutient aussi les innovations initiées par les acteurs du secteur eux-mêmes, allant des paysans jusqu’aux startups. L’entreprise est désormais active dans les régions de Mahajanga, Toliara, Ambatondrazaka et Brickaville. 

« Madagascar Agricultural est surtout un réseau humain de partenaires, de fournisseurs, de représentants locaux et d’organisations paysannes qui collaborent ensemble dans une relation de confiance », a-t-on aussi souligné.

D’autres initiatives évoluent également sur ce terrain à l’instar de Drone for development (D4D), une jeune entreprise qui utilise les drones pour diverses activités liées à l’agriculture, l’environnement, l’hydrologie et la foresterie à Madagascar. 

« Les études de terrain via le drone permettent de faciliter l’analyse des terres et de l’environnement, via des prises de photos à partir d’un appareil piloté par des dronistes. La numérisation, l’analyse spatiale et les recommandations sont, par la suite, faites par des experts en agriculture et en foresterie », a expliqué D4D.

Les bailleurs jouent le jeu

Du côté de Malakass aussi, on parie sur l’innovation appliquée à l’agriculture. Cette jeune société se donne pour mission de contribuer au développement de la filière paysanne du manioc dans la région Atsimo-Andrefana de Madagascar, grâce à l’implantation d’une usine aux standards internationaux, permettant de transformer le manioc en farine de haute qualité, certifiée bio et équitable. Le produit est destiné à la fois au marché local et international, notamment les grands importateurs européens, demandeurs de ce produit à haute valeur ajoutée, sans gluten, et utilisé à la fois en boulangerie et en pâtisserie.

On remarque, en outre, que les projets soutenus par les bailleurs de fonds institutionnels promeuvent l’entrepreneuriat agricole innovant. Ainsi, le programme Defis (Développement de filières agricoles inclusives) met en valeur près de 9 000 ha de rizières et de champs de maïs dans les régions Amoron’i Mania, Haute-Matsiatra et Ihorombe, pour accroitre les rendements et moderniser les techniques agricoles. Le programme, financé par le Fonds international de développement agricole (FIDA) à hauteur de 136,5 millions de dollars, coopère avec une dizaine d’Organisations paysannes (OP) pour soutenir les producteurs. Pour cela, cent soixante champs écoles paysans pour le riz et quatre-vingt champs écoles pour le maïs sont déjà mis en place, accompagnés d’une dotation de matériel et d’intrants agricoles (charrues, semences, engrais, sarcleuses, herses...). 

Le rendement à venir est estimé à 2 tonnes par hectare pour le maïs et 4,5 tonnes à 6 tonnes par hectare pour le riz si cela était de 3 tonnes par hectare auparavant. Selon les responsables du projet, les OP sont chargées de la réalisation des actions afin d’atteindre les objectifs. Ce sont eux qui sont les responsables de la gestion des finances, du choix du terrain et des paysans modèles, de l’application de l’itinéraire, et de l’appui technologique des cinq mille paysans concernés. 

Le programme comporte un volet formation sur la gestion financière, l’étude des coûts, les prêts et épargne, le marketing et la pratique de l’agribusiness moderne. Les paysans bénéficiaires, dont de nombreux jeunes cultivateurs, sont appelés à devenir des « agripreneurs » à même de produire leurs propres semences en quantité suffisante pour être entièrement indépendants et de s’approprier les nouvelles technologies susceptibles de booster leur activité.

Notons, enfin, qu’un projet financé par l’Union européenne (UE) dénommé Malagasy Agricultural Knowledge and Innovation System (Makis), est opérationnel depuis mai 2022. Le projet ambitionne de donner aux acteurs du développement du secteur agricole du pays les moyens de promouvoir les innovations.

L'Express de Madagascar

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