CORRUPTION ET BLANCHIMENT DE CAPITAUX - La mauvaise gouvernance coûte cher

La présidente (a,d), et le secrétaire exécutif (a,g), du CSI lors de la présentation di rapport d'activité du comité, en début d'année

Les conséquences néfastes de la corruption et du blanchiment d’argent sur le développement du pays sont concrètes. Elles plombent la croissance économique.

Un haut niveau de corruption se traduit par un faible niveau de développement humain. Il s’agit d’un constat fait par le Fonds monétaire international (FMI), dans un rapport qui date de 2017. Un constat que le Comité de sauvegarde de l’intégrité (CSI) rappelle afin de souligner les effets négatifs de ce fléau sur l’économie nationale. 

À l’occasion du 20e anniversaire de la Convention des Nations unies contre la corruption (CNUCC), le CSI poursuit les offensives médiatiques afin de mettre ce phénomène mondial et ses conséquences néfastes sous les spotlights. Ceci, afin de conscientiser l’opinion publique, les acteurs politiques et les décideurs étatiques. Cette fois-ci, le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité choisit de mettre l’accent sur les impacts négatifs de la corruption et du blanchiment d’argent sur le développement étatique. 

Pour appuyer ses arguments, le CSI table sur un rapport d’évaluation du FMI. Dans ce document de 2017, il est indiqué, en effet, “qu’avec la dégradation de la gouvernance à Madagascar, la croissance économique diminue d’à peu près 0,5% par an”. 

Coopération

Le Comité ajoute que “les estimations des services du FMI indiquent également qu’une amélioration d’un point du contrôle de la corruption dans un pays s’accompagne d’une hausse des recettes fiscales de 4% du PIB”. Aussi, avec une amélioration de la gouvernance, la Grande île, qui figure dans la liste des pays à revenu intermédiaire, peut tout à fait prétendre à une hausse de ses recettes fiscales d’un peu plus de 3% du Produit intérieur brut (PIB), avance le communiqué du CSI. La missive, ici, reprend toujours le constat du FMI. 

“Le CSI recommande, pour ce faire, la mise en place d’une administration publique probe et efficace à travers la transparence et l’allègement des procédures, le respect des usagers par le traitement égalitaire des dossiers et la redynamisation des systèmes de contrôle interne”, soutient-il dans son communiqué de presse. Comme indiqué auparavant, outre la corruption, le blanchiment de capitaux qui en est un délit connexe, met sensiblement à mal l’économie nationale. “Des opérations apparemment légitimes conduites sur le territoire malgache dissimulent des fonds illégaux”, affirme ainsi le Comité.  

À la lecture de la missive du CSI, les blanchiments de capitaux à Madagascar découlent souvent des trafics de ressources naturelles. Là, entrent en scène les avantages d’avoir adhéré à la CNUCC. La Grande île fait partie des premiers pays à l’avoir ratifiés, le 22 septembre 2004. Soit, quelques mois après l’avoir signé, le 9 décembre 2003. “L’adhésion de Madagascar à la CNUCC facilite la coopération internationale. (...) Elle contribue à l’amélioration de la prévention et la lutte contre la criminalité transnationale”, assure le CSI. 

Dans son communiqué, le Comité ajoute qu’en vertu de la CNUCC, “les États parties coopèrent étroitement, conformément à leurs systèmes juridiques et administratifs respectifs, en vue de renforcer l’efficacité de la détection et de la répression des infractions visées par la Convention. Ils coopèrent en matière pénale, et se prêtent mutuellement assistance dans les enquêtes et les procédures”.

Garry Fabrice Ranaivoson

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