Aimé Rasoloharimalala, Directeur général de l'ARAI |
L’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI) confie avoir saisi plusieurs véhicules et biens ainsi qu’avoir gelé plus d’une centaine de comptes bancaires dont les biens sont liés à des infractions de corruption et de détournement.
S’il ne s’agit que d’un bilan, même pas à mi-parcours, avec aucune confiscation à la clé, il est du moins jugé “satisfaisant”, c’est ainsi que sont décrites par les responsables de l’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI) les opérations effectuées pour cette année. L’ARAI a en effet confié avoir saisi plus de 6,2 milliards d’ariary de biens pour l’exercice 2023. À en croire Aimé Rasoloharimalala, directeur général, plusieurs biens allant de véhicules aux maisons, ainsi que les comptes bancaires, figurent parmi les lots saisis par cet organisme depuis sa mise en fonction. “Actuellement, nous en sommes à deux cent six véhicules saisis. Des biens qui proviennent pour la plupart d’affaires en passe d’être jugées par les tribunaux et les pôles anti-corruption. Il y a également cette somme d’un peu plus de 6 milliards 227 millions d’ariary d’avoirs et de comptes bancaires gelés qui ont été saisis par l’ARAI”, expliquait-on hier, à Antanimena, en marge de la présentation de la stratégie nationale de recouvrement des avoirs illicites sur le prochain quinquennat. Un bilan somme toute peu différent de celui de l’année dernière, période où l’on avait confié avoir saisi une somme de 6 milliards d’ariary.
Stratégie
Néanmoins, ces limiers de l’administration anti-corruption s’en remettent aux juridictions compétentes. “Ce bilan est provisoire car il y a parmi les biens des personnes qui ont été prévenues qui n’ont pas encore bénéficié d’un jugement, ou qui attendent encore leur verdict” indique-t-on.
Des biens appartenant à l’État ou encore mal acquis, et issus de la corruption, la liste est longue, toutefois, les réformes et la mise en place de cadre législatifs pour le recouvrement des avoirs illicites se poursuivent. “La plupart des biens que nous avons saisis découlent de ces principaux facteurs”, estime Aimé Rasoloharimalala. Aucune confiscation n’a pourtant encore été effectuée sur ces biens, en attendant le verdict des tribunaux chargés de telles affaires, comme le signale le directeur général de L’ARAI. “Jusqu’à maintenant, nous attendons le verdict définitif, à l’issue de différentes procédures judiciaires. Nous n’avons reçu aucune décision de confiscation définitive, nous retenons ces biens provisoirement, selon les attributions qui nous sont assignées par la loi “, affirme-t-il.
La stratégie nationale de recouvrement des avoirs illicites a été présentée hier. Il s’agit d’un plan qui se développe sur plusieurs grands axes, notamment la vulgarisation de ce cinquième maillon de la lutte anti-corruption sur tout le territoire national, la réforme du cadre légal du recouvrement des avoirs illicites, mais aussi la responsabilisation citoyenne par rapport aux cas de corruptions, souvent devenues banalisées et parfois institutionnalisées, jusque dans les services publics.
Itamara Randriamamonjy