SOCIÉTÉ D’ÉTAT - La Sirama remonte la pente

Le général Mamy Emile Ramananarivo, directeur général de la Sirama, est en fonction depuis 2020

La Sirama a enregistré un bénéfice net de plus de six milliards d’ariary en 2022 alors que sa situation devait, normalement, conduire à sa liquidation en 2018.

Inattendue. La Sirama est une entreprise riche et pleine de potentiels. C’est même une des sociétés à participation majoritaire de l’État qui ont fait du profit en 2022, en plein covid-19, avec un bénéfice net de plus de six milliards d’ariary.  Pareil au niveau des capitaux propres qui ont enregistré un bond de plus  de 177 milliards d’ariary entre 2018 et 2022, passant de moins de 58 milliards ariary à plus de 235 milliards ariary.

« La Sirama, aujourd’ hui, arrive parfaitement à payer le salaire de son personnel, qui paie ses impôts et cotisations sociaux et qui arrive  à investir. Ce sont des signes évidents qu’elle se développe contrairement aux idées qu’on essaie de véhiculer à son propos », a déclaré le général Mamy Emile Ramananarivo, directeur général de la Sirama, lors d’une rencontre avec la presse, hier, au siège de la société à Isoraka.

Et c’est une information qui est véritablement inédite aujourd’hui. Puisque la Sirama a toujours été connue comme étant une société à problèmes, entre les fermetures d’usine, les crises sociales, les litiges fonciers interminables et les arriérés de paiement de ses salariés. En 2007, elle était même contrainte de fermer deux usines, celle de Nosy Be et de Brickaville, et en 2018, sa situation financière était tellement mauvaise qu’elle était légalement destinée à la liquidation.

Défis

«La loi stipule que, lorsque les capitaux propres descendent jusqu’à la moitié des capitaux, la société doit normalement être liquidée pour cause de faillite. C’était déjà le cas pour la Sirama puisque nous étions à moins de 500 milliards ariary, mais  l’État avait  décidé autrement en nommant de nouveaux dirigeants et un nouveau directeur général dont la mission était d’assainir, de redresser et de sauvegarder le patrimoine », souligne le général Mamy Emile Ramananarivo. 

Depuis 2020, la Sirama fait l’objet d’une importante opération d’assainissement administratif et comptable. Une vaste campagne de recensement de ses terrains a été lancée, notamment à Nosy Be et Brickaville. Des négociations ont été menées auprès des partenaires pour le règlement des arriérés au niveau des impôts et des cotisations sociales. Elle a également commencé à diversifier ses activités lucratives en réhabilitant des sites à vocation touristique à Nosy Be et à Toamasina et même en mettant en location certains de son patrimoine immobilier.

«Ce sont des possibilités prévues dans notre statut et nous avons simplement décidé de les exploiter. De nombreux sites et bâtiments de la Sirama, connus par leur état de délabrement avancé, sont devenus modernes aujourd’hui et nous comptons bien les exploiter », affirme le directeur général.

Reste maintenant à relever les défis de l’avenir pour la Sirama comme l’orientation à donner à l’exploitation de son important patrimoine foncier estimé à 20 000 hectares de terres arables, notamment à Nosy Be. Le directeur général, par exemple, a souligné le poids que la Sirama pourrait avoir dans le domaine de l’agriculture. Quid également du rôle qu’elle aura à jouer dans les activités sucrières, surtout en ce qui concerne le futur de ses deux usines qui restent fermées. 

À noter que la Sirama dispose de quatre usines de sucrerie. Brickaville et Nosy Be qui sont encore fermées et Ambilobe et Namakia qui sont louées et exploitées par le groupe chinois Complaints. Cette activité de location constitue sa principale source de revenus  à l’heure actuelle. 

Mahefa Rakotomalala

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