SECTEUR EXTRACTIF - Reprise effective des exportations aurifères

 

Le ministre des Mines lors de l’ouverture officielle du guichet unique d’exportation de l’or.

Le guichet unique d’exportation de l’or ouvre ses portes. L’État n’attend plus que les opérateurs miniers pour lancer l’exportation du métal jaune.

C’est officiel, les exportations aurifères peuvent désormais reprendre», c’est ce qui a été annoncé par Olivier Herindrainy Rakotomalala, ministre des Mines et des ressources stratégiques hier, lors de l’inauguration du guichet unique d’exportation de l’or au Mining Business Center, à Ivato. Annoncée depuis mars 2023 en Conseil des ministres, la reprise des exportations aurifères n’attendait plus que ce dernier ajustement. Un guichet unique d’exportation qui était la dernière pièce du puzzle qui n’attendait plus qu’à être complété pour acter la reprise des exportation du métal jaune et, de surcroît, celui des autres ressources stratégiques. À en  croire le ministre des Mines, ce guichet unique d’exportation entre désormais en fonction, regroupant ainsi les services chargés des procédures d’exportation  pour les opérateurs agrémentés. Si, auparavant, ceux-ci devaient sillonner les quatre coins de la capitale pour obtenir leur certificat de conformité, ils trouveront désormais tous les services jalonnant la chaîne d’approvisionnement des exportations dans un établissement, à proximité de l’aéroport.

Il s’agit là d’une mesure d’allègement compris dans les réformes entreprises par les autorités pour purger la filière Or, mais aussi pour garantir des retombées sûres dans les caisses de l’État, tablant sur un rapatriement de devises effectif. « L’État a entrepris des réformes, ce guichet unique en fait partie pour améliorer la traçabilité et le retour en devises sur nos ressources minières. Entre 2016 et 2020, année à laquelle les exportations aurifères ont été suspendues, nous avons exporté près de 10 847 kilos d’or, soit presque onze tonnes. Sur une grande partie de ces produits exportés, l’État n’a presque pas engrangé de bénéfices, c’est une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de mettre en place ce guichet unique et d’imposer des règles strictes vis-à-vis de l’obtention de l’agrément de comptoir par rapport à ce point là», explique Olivier Herindrainy Rakotomalala à la presse.  Effectivement, en se fiant au dernier rapport public de la Cour des comptes (datant de 2022), une perte en devises atteignant 772 milliards d’ariary a été constatée. 

« En contrôlant les déclarations d’exportation d’or faites par Madagascar, et les déclarations d’importations y provenant entre 2018 et 2021, la Cour des comptes a constaté un écart de 4,5 tonnes, soit l’équivalent de 772 milliards d’ariary de pertes en devises », indique le rapport de l’institution.

Transparence

Ils sont six opérateurs miniers à avoir reçu leur agrément de comptoir, pouvant ainsi exporter le fameux métal jaune. Ils n’ont pas été choisis au pif car ils ont déjà rempli un cahier des charges et respecté les engagements vis-à-vis du rapatriement de devises. « L’agrément de comptoir de l’or qu’ils ont reçu n’est pas similaire à ceux octroyés auparavant. Ils devront désormais fournir les données exactes sur leurs chaînes d’approvisionnement, pour garantir la traçabilité de leur or. Entre autres, ils devront coucher dans leur cahier des charges les collecteurs auprès desquels ils se fournissent et les orpailleurs qui travaillent ensemble avec ceux-ci, plus les prévisions de la quantité d’or qu’ils pourront collecter mensuellement, ce qui nous permettra d’avoir des données quantifiables sur le métal jaune », évoque le ministre des Mines.   

Tous les services chargés de l’exportation de l’or se retrouvent dans cet établissement, à commencer par ceux du ministère des Mines, le laboratoire des mines, l’Agence nationale de la filière Or (Anor), la direction générale des Douanes ou encore celle des Impôts. Une utilisation optimale des services publics pour assurer un rapatriement de devises dans les plus brefs délais, suivant la nouvelle politique de transparence du ministère.

Itamara Randriamamonjy

1 Commentaires

  1. Ce ministre a intérêt à clarifier d'abord son implication ou non dans l'affaire de corruption enrôlée à Londres avant de noyer le poisson avec des décisions qui ne sont plus d'actualité !

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