Aucun incident majeur n'a été enregistré dans les bureaux. de votes |
Malgré la tension politique, les opérations de vote pour l’élection présidentielle se sont déroulées dans le calme. Un calme sur le plan sécuritaire, mais aussi par rapport à l’affluence des électeurs.
Calme. Ce mot résume l’ambiance de la journée électorale. Un calme palpable bien que le scrutin se soit déroulé dans un contexte politique tendu.
Comme l’affirment les observateurs électoraux, qu’ils soient nationaux ou internationaux, dans l’ensemble, il n’y a pas d’incident majeur à signaler. Sur le plan technique et opérationnel, le scrutin s’est tenu sans encombre. Dans une déclaration à la presse, hier en début de soirée, Retaf Arsène Dama Andrianarisedo, président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), a affirmé que “les opérations électorales, pour ce premier tour de l’élection présidentielle, se sont déroulées dans le calme”.
Les mots du patron de la CENI sont une réponse aux vœux exprimés par les partenaires et observateurs internationaux, dont certains l’ont accompagné, à Alarobia. “Les bureaux de vote que nous avons visité fonctionnent. Ce qu’on espère, c’est que le processus puisse se dérouler dans le calme”, a déclaré Natasha Van Rijn, représentante résidente du Programme des Nations-unies pour le développement (PNUD), en marge de cette ronde d’observation au LTP.
Ce calme est également noté dans un communiqué de presse publié par l’ambassade des États-Unis, hier. Ce calme tant espéré a été effectif. La tension engendrée par les querelles politiques et les heurts entre manifestants et Forces de l’ordre, ne s’est pas répercutée sur les opérations de vote. La crainte de perturbation violente causée par les incendies de trois bureaux de Fokontany, à Antananarivo, mardi et mercredi, n’a pas non plus eu d’effet sur le terrain.
Même les Forces de défense et de sécurité (FDS), déployées en nombre, n’ont pas eu grand-chose à faire. Ils ont, tout de même, assuré “une présence dissuasive”, à des points stratégiques. Ceci, afin de permettre une intervention rapide et prêter main forte aux éléments chargés de la sécurisation des bureaux de vote, en cas d’incident grave. La présence massive des FDS sur la place du 13 mai, à Analakely, n’est pas non plus passée inaperçue.
Abstention passive
Le dépouillement et le décompte des voix se sont aussi déroulés sans incident majeur. La traditionnelle ambiance durant les décomptes des votes a, cependant, été mitigée, selon les quartiers où se trouvent les bureaux de vote. La ferveur des soirées électorales était palpable, essentiellement, dans les quartiers populaires.
À Antananarivo et ses environs, notamment, l’appel à l’abstention lancé par le collectif des candidats a, visiblement, contribué à cette ambiance calme. De prime abord, ceux qui ont respecté cette consigne ont adopté “une abstention passive”, préférant, cette fois-ci, faire savoir leur position sur les réseaux sociaux. Néanmoins, les partisans du collectif des candidats n’ont pas totalement déserté les bureaux de vote. Il y a ceux qui ont voté, attribuant des voix correctes au candidat Ravalomanana, en particulier.
Dans la capitale, des groupes de jeunes équipés de téléphones portables faisaient le tour des bureaux de vote pour évaluer le taux de participation, prendre quelques clichés et, si possible, questionner les responsables des bureaux de vote sur les chiffres. “Nous sommes également ici pour suivre le déroulement des votes, surtout le taux de participation et nous en profitons pour prendre quelques photos. Ici, je constate qu’il n’y a pas foule”, chuchote l’un d’entre eux, avec un sourire au coin des lèvres, au Collège d’enseignement général (CEG), de Soavimasoandro.
Le hic est que ces équipes de jeunes n’ont pas d’accréditation officielle, ni en tant qu’observateurs électoraux, ni en tant que journalistes par la CENI. Seules les personnes ayant un badge d’accréditation officielle, en effet, ont le droit de prendre des photos à l’intérieur ou à l’extérieur des bureaux de vote et, également, d’interviewer les membres ou président de bureau de vote.
Dans des bureaux de vote, la présence de ce groupe “d’observateurs informels”, a amené le responsable de certains bureaux de vote, dans la capitale, à interdire à tout citoyen lambda la prise de photo à l’intérieur et à l’extérieur du bureau électoral sous son autorité. Une prérogative que lui accordent les textes électoraux.
“Le président du bureau électoral veille au maintien de l’ordre dans le bureau de vote. Il assure seul la police du bureau de vote et, à ce titre, il est tenu de prendre les mesures nécessaires à la garantie du bon déroulement de l’opération électorale ou référendaire, et d’interdire tout comportement susceptible de l’affecter. Il peut, le cas échéant, faire appel à la Force publique”, prévoit la loi organique sur le régime général des élections et des référendums.
Garry Fabrice Ranaivoson