Une journée après l’annonce de la formation du groupe national de médiation (GNM) mené par Hery Rakotomanana, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante et avec le contexte politique tendu qui prévaut en ce moment, une nouvelle plateforme de médiation voit le jour. Elle est dirigée par Christine Razanamahasoa, présidente de l’Assemblée nationale avec les chefs de file du Conseil œcuménique des Églises chrétiennes (FFKM) ainsi que d’anciens hauts responsables étatiques et d’autres personnalités influentes comme le général Désiré Ramakavelo, Raymond Ranjeva ou encore Béatrice Attalah.
Le projet de formation de cette plateforme de médiation était déjà annoncé par Christine Razanamahasoa à l’ouverture de la deuxième session ordinaire du parlement le mois dernier. Hier dans la matinée, la plateforme a reçu les candidats à l’élection présidentielle dans les locaux de l’Assemblée nationale à Tsimbazaza pour recueillir les demandes et attentes des principaux protagonistes de la course à la magistrature suprême par rapport à la médiation et l’élection présidentielle.
Appel aux Forces vives
Cependant, Andry Rajoelina, candidat numéro trois, et Sendrison Daniela Raderanirina, candidat numéro onze ainsi que le candidat numéro treize, Siteny Randrianasoloniaiko étaient absents à la réunion. Pour le dernier, son absence est justifiée par la présence d’un mandataire agissant en son nom tout comme Andry Raobelina, candidat numéro sept, qui est toujours en soins à l’île Maurice. Mais les candidats numéros trois et onze n’ont même pas envoyé des représentants pour se réunir avec les médiateurs et les autres candidats. Le représentant de Siteny Randrianasoloniaiko a été reçu à part par les médiateurs après avoir reçu les candidats sur la demande des candidats. La rencontre s’est tenue à huis clos et aucun détail n’a été divulgué par les participants. À la sortie de la salle de réunion, les candidats n’ont pas voulu parler à la presse et se sont empressés de partir pour Mahamasina rejoindre leurs partisans. Ils ont déjà eu connaissance de l’altercation entre manifestants et groupe d’individus contre le mouvement au moment de la réunion à l’Assemblée nationale. «Je ne peux pas parler, je dois vite me rendre aux côtés de mes partisans à Mahamasina», soutient Marc Ravalomanana, candidat numéro cinq, à sa sortie de la salle au premier étage du bâtiment de la Chambre basse.
«Cette rencontre avec les candidats n’est pas le premier pas de la plateforme de médiation», annonce Christine Razanamahasoa. «Des consultations avec plusieurs entités ont déjà eu lieu au préalable», poursuit-elle. Elle lance ensuite un appel à toutes les Forces vives du pays à se joindre à eux et à contribuer au processus de résolution des problèmes actuels du pays. Il y a donc une chance de voir une fusion entre le Groupe national de médiation et la plateforme de médiation dirigée par Christine Razanamahasoa dans les jours qui viennent après cet appel de la présidente de l’Assemblée nationale d’hier.
Entre temps, elle déclare que la plateforme condamne les violences entre Malgaches et appelle au calme les parties prenantes aux manifestations d’un côté comme de l’autre. La plateforme prévoit de faire une déclaration ce jour vers 17 heures afin de donner l’état d’avancement de la médiation. Durant les derniers mois, les plateformes de médiation avec, tout d’abord, celle dirigée par les présidents d’Églises membres du FFKM, ont multiplié les consultations sans pour autant obtenir des résultats probants. Puis arrive la médiation parlementaire de la présidente de la Chambre basse qui est toujours en cours et, dernièrement, le GNM de l’ancien président de la Ceni.
Ravo Andriaritsalama