Une fois n’est pas coutume. Lors de sa réunion trimestrielle de revue de la politique monétaire tenue avant-hier, le Comité monétaire de Banky Foiben’i Madagasikara, BFM, a décidé de maintenir les taux des facilités permanentes à leur niveau actuel. Le taux des facilités de dépôt à 9,00% et le taux des facilités de prêt marginal à 11,00%. Des taux appliqués depuis le 8 août. Auparavant, elle a majoré de quelques points ces outils financiers.
« Les mesures restrictives de politique monétaire prises par la BFM au cours des précédents trimestres ont commencé à avoir leurs impacts sur l’évolution des prix. L’inflation a considérablement ralenti ces derniers mois et la BFM prévoit encore une poursuite de sa décélération», annonce la Banque centrale dans sa traditionnelle Étude de conjoncture économique.
Cette décision ne peut que soulager les banques primaires. Certaines ont déjà ressenti une réduction de la marge de crédit pour financer la relance économique. Ces restrictions imposées par la BFM ont été souhaitées par le Fonds monétaire international, afin d’endiguer l’envolée inflationniste. « En ce qui concerne l’évolution des prix, de décembre 2022 à septembre 2023, l’Indice des Prix à la Consommation (IPC) a enregistré une évolution de 5,9 %. En termes de glissement annuel, le taux d’inflation a été de 8,2% au mois de septembre 2023, s’il a été de 8,5% un mois auparavant et de 9,5% au mois de juillet. Un ralentissement du rythme de croissance de l’inflation a été observé depuis avril 2023. Toujours sur la même période, de septembre 2022 à septembre 2023, la variation de l’IPC du riz a été de 11,% et celle de l’énergie a enregistré une évolution modérée de 3,2%. Par ailleurs, l’inflation sous-jacente, la plus corrélée avec la masse monétaire, se situe à 7,8% », constate la BFM dans ses analyses.
Incertitudes
Il reste à attendre les fluctuations des prix durant la période de soudure, avec cette atmosphère politique étouffante. D’autant que la situation internationale prête plutôt à des incertitudes, selon toujours la BFM dans ses perspectives. « Les prix sur les marchés internationaux des principaux produits de base ont globalement été en baisse au troisième trimestre de 2023, à l’exception des prix de l’énergie, du riz thaïlandais et de l’or. En ce qui concerne le pétrole brut, le prix du baril du Brent se situe à 93,7 dollars US au mois de septembre 2023, s’il a été de 74,8 dollars US au mois de juin 2023, soit une hausse de 25,2 %. Depuis cette période, les prix du Brent ont connu une augmentation progressive. En ce qui concerne le riz, une augmentation de son prix est actuellement constatée sur les marchés internationaux. L’Inde, qui représente 40,0 % des exportations mondiales, a décidé en juillet 2023 de restreindre ses exportations, suite à la flambée des prix du riz sur son marché intérieur. La demande du riz en provenance de Thaïlande est en hausse, bénéficiant de l’interdiction par l’Inde de l’exportation de cette denrée. Entre les deuxième et troisième trimestre de 2023, le prix moyen du riz de Thaïlande est passé de 493,7 à 570,3 dollars US/tonne, soit une variation de 15,5 %. Ce prix était de 420,3 dollars US/tonne en 2022 pour le même trimestre, correspondant à une augmentation de 35,7 % sur un an ».
Eric Ranjalahy