Thierry De Bailleul, ( au centre) Directeur général de Madagascar Airlines, s’est exprimé sur les actualités de la société hier. |
La compagnie Madagascar Airlines croule sous des pertes et des dettes pharaoniques. Un nouveau plan d’affaires est en cours de validation pour palier cette situation.
Nouvelle parade. «Phoenix 2030», le nouveau plan d’affaires qui pourrait être la dernière bouée pour Madagascar Airlines. C’est ce que les dirigeants de cette compagnie nationale proposent de mettre en place afin de l’extirper des abysses des pertes financières importantes sous lesquelles elle est en train de crouler. À en croire le Directeur général de Madagascar Airlines, Thierry De Bailleul, lors d’une conférence de presse hier à l’hôtel le Centell Antanimena, la compagnie aurait besoin d’un nouvel élan pour se développer et en finir avec la situation financière actuelle.
Effectivement, les pertes de la société tributaire de grandes parts d’actifs de Air Madagascar s’élèveraient, pour la seule année 2022, à plus de vingt millions de dollars, et le même cas de figure pourrait se représenter pour cette année. Une des raisons pour lesquelles la compagnie vient de suspendre ses vols internationaux «temporairement», en raison des coûts faramineux de l’exploitation aérienne long-courrier mais aussi différents autres facteurs plus importants les uns que les autres.
« Comme vous le savez, la situation financière de la compagnie est critique. Depuis sa création en avril 2022, Madagascar Airlines a accumulé des pertes importantes sur les neuf mois d’exercices pendant cette période, vingt-cinq millions de dollars de déficit, et l’on craint que pour cette année 2023, ce serait aussi à peu près la même chose », explique Thierry De Bailleul, Directeur général de la compagnie. Même chose pour les dettes, avec une compagnie qui est passé de zéro à trente-cinq millions de dollars d’endettement. Abyssales pour une compagnie qui vient de naître même pas il y a deux ans de cela.
Effets combinés
Ces chiffres astronomiques proviennent de l’exploitation des vols long-courriers. Ces vols internationaux de Madagascar Airlines ont en effet été annulés, la compagnie faisant part de son incapacité à garantir l’efficacité de ses vols, évoquant ainsi des «Òcontraintes opérationnelles ». Le pavillon malgache flotte en effet en «Wet Lease», une desserte vers des destinations long-courriers avec des appareils loués et du personnel payé aux services. Un système d’exploitation faisant perdre de l’argent à la compagnie nationale sur la courte et sur la longue durée.
« Pour ne parler que des coûts de rotation, c’est à dire un aller-retour Tana-Paris, cela coûte dans les 300 000 dollars par rotation. C’est beaucoup, il fallait donc stopper ce cycle qui risque de faire frôler la catastrophe financière à la compagnie », explique Thierry de Bailleul. Il y a aussi les coûts du carburant qui sont élevés pour les appareils de la compagnie. Le temps d’effectuer un tour de table économique entre les pouvoirs publics, les investisseurs et les principaux concernés du business plan proposé par Madagascar Airlines pour son redressement, ces vols sont suspendus.
À en croire les responsables de la compagnie, le plan d’affaires de Madagascar Airlines serait en cours de validation auprès des responsables des pouvoirs publics. À commencer par le ministère des Transports, département de tutelle de la compagnie. Il a également été passé en revue par bon nombre de banques de développement mais aussi par les institutions financières internationales. Jusqu’à présent, difficile de déterminer le montant total de ce plan de redressement, ce qui est sûr pour le moment, c’est que la compagnie va s’atteler à dynamiser le réseau domestique.
Elle a aussi effectué un changement d’administration dans l’optique «d’aligner les visions de développement de la compagnie ». Ainsi, Rinah Rakotomanga cède sa place de présidente du conseil d’administration de Madagascar Airlines à Mamy Rakotondraibe. Une décision entérinée par une réunion du CA de la compagnie, samedi dernier.
Itamara Randriamamonjy
Une république bananière qu'on voudrait encore remettre en selle . Pauvre pays !
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