BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR - L’histoire de la monnaie decortiquée dans un ouvrage

Aivo Andrianarivelo, Gouverneur de la Banque centrale a remis l'ouvrage au président du conseil d'administration de la Bibliothèque nationale, vendredi

Un nouvel ouvrage retraçant l’histoire de la monnaie depuis 1973 à nos jours a été publié et mis en circulation par la Banque centrale de Madagascar. Il est désormais disponible à la Bibliothèque nationale.

Toute une épopée à raconter. Explorer la longue et riche histoire de la monnaie à Madagascar ainsi que la relation entre les Malgaches et celle-ci. C’est ce que propose la Banque centrale de Madagascar (BFM) à travers un ouvrage intitulé « La monnaie et l’émission monétaire à Madagascar : Des origines à nos jours (1973-2023) ». C’est dans ce livre que les bouquineurs de toute l’île pourront retracer les péripéties de l’histoire monétaire de l’île rouge. 

Cet ouvrage de 106 pages sera disponible dans les centres de lectures à travers toute l’île pour les friands d’histoire mais également pour les chercheurs et tout public intéressé par cet aspect de la société et de l’histoire de Madagascar. Le contexte choisi par cet ouvrage est particulier en raison de la période choisie par les auteurs qui porte sur une période bien précise mais aussi sur un tournant de l’histoire monétaire et politique de Madagascar. 

En effet, c’est en 1972 que le pays décide de quitter la « zone franc », toute une aire du continent qui utilisait encore la monnaie commune, celle du franc CFA. Dans les annales de l’histoire, cet épisode, dont tout le monde se remémore en tant qu’une autre période d’émancipation par rapport à l’ancienne puissance coloniale qu’était la France est décrite comme un événement particulier marquant le début de l’ère de « l’indépendance financière ». 

Bref rappel des faits, bien qu’après la mise en application de la loi du 22 décembre 1925 portant sur la création d’une banque d’émission dans la Grande Ile, la « Banque de Madagascar » commence à émettre une monnaie « spécifiquement malgache », le « Franc », possédant des signes distinctifs, ce n’est qu’après la chute de la première République que fut créée la Banque centrale de Madagascar. En effet, en 1972, le pays décide de quitter la zone franc, un système utilisant le « Franc de la communauté financière d’Afrique », devenu plus tard le « Franc de la coopération financière en Afrique central ». 

Cette monnaie commune utilisée dans la zone franc est une devise créée à l’issue de la Seconde Guerre Mondiale, il a été perçu par divers chercheurs qui ont relaté l’opinion publique d’antan comme  « néocolonial ». Une idée largement partagée par plusieurs pays du continent africain, notamment à l’aube du déferlement de la vague rouge du communisme en Afrique. La décision se répercute sur les billets de banques émis à Madagascar, le pays décrète ainsi le Franc Malgache (FMG), émis au départ par l’Institut d’ Emission Malgache depuis 1964 « inconvertible ». D’où le point de départ du livre, au lendemain de 1972,  période à laquelle fut créée la Banque centrale de la République de Madagascar (BCRM). Une nouvelle institution relevant de l’institut d’émission monétaire qui a été créée en 1973. Cela fait donc cinquante ans, depuis cette année que la Banque centrale de Madagascar fait office d’institution financière principale, témoin et tributaire d’un long héritage historique et de diverses politiques utilisées à travers le pays au fil des ans. C’est justement à l’occasion du cinquantenaire de la BFM que cet ouvrage a été remis officiellement par le Gouverneur de la Banque centrale de Madagascar à la Bibliothèque nationale, vendredi dernier. 

Sans vouloir entrer dans les détails scientifiques des sciences historiques ou encore de la numismatique, l’on peut dire que différents chercheurs qui se sont penchés sur le sujet de l’histoire de la monnaie à Madagascar sont unanimes. Tous soutiennent que « le type d’échanges économiques et les monnaies en circulation dans un pays donne un aperçu de sa structure économique et souvent même de sa situation politique », dixit Jean Claude Hébert, membre associé de l’Académie malgache entre 1973 et 1979, s’étant adonné aux recherches sur différents pans de l’histoire nationale. 

Itamara Randriamamonjy

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