ANTANANARIVO - La plupart des travaux de remblais en cours déclarés illicites

 


Pour une grande première, un haut responsable de l’État ose dénoncer les travaux de remblais qui pullulent à Antananarivo et ses périphéries. « Le remblayage de ce terrain est illicite », lance le directeur général de l’Aménagement du territoire et de l’équipement, Zaka Rabearimanana Andriamahafaly, auprès du ministère de l’Aménagement du territoire et des services fonciers, en parlant d’un terrain en cours de remblayage à Ankorondrano-Andranomahery, qui a suscité un tollé des habitants de Tsaramasay et d’Ankazomanga, jeudi. « Tous les remblayages réalisés depuis la suspension des travaux à Antananarivo et ses périphéries, au début de l’année 2022, sont illégaux. La commission de remblai a été dissoute, depuis, donc, il n’y a plus de commission qui étudie les dossiers de demande de remblayage. Seuls les travaux ayant eu un feu vert du Conseil des ministres sont autorisés », enchaine-t-il. C’était au bord du canal Andriantany à Ankorondrano, hier, lors de la cérémonie de réception définitive des travaux de deuxième phase du Programme Intégré d’Assainissement d’Antananarivo (PIAA), financé par la France à travers l’Agence française de développement (AFD).

Même reconnus illégaux, la plupart des remblais en cours ne sont pas suspendus. Les propriétaires des terrains et les propriétaires du matériel roulant transportant le remblai ne sont pas sanctionnés. Zaka Rabearimanana Andriamahafaly indique, toutefois, que des sanctions sont déjà tombées. Des polices de l’aménagement auraient effectué des contrôles et auraient établi un arrêté interruptif des travaux. Mais cela n’a pas empêché les propriétaires de terrain de poursuivre les travaux.

Le remblayage à Ankorondrano-Andranomahery, par contre, a été interrompu, depuis jeudi, après la manifestation des habitants de Tsaramasay et d’Ankazomanga. Ces derniers ont haussé le ton à cause du remblayage de leurs rizières. « Ils nous ont pris de court. Ils ont remblayé nos rizières sans nous avertir. La culture de riz est, pourtant, toute notre vie. Nous avons dépensé une importante somme pour avoir une bonne récolte cette année, mais ils ont réduit à néant nos espoirs », assènent les manifestants. Ils ont, également, tiré la sonnette d’alarme sur le risque d’inondations qui peut survenir à la prochaine saison de pluies. « L’eau va encore monter dans les quartiers d’Ankazomanga, de Tsaramasay et d’Ankorondrano-Andranomahery, en cette saison de pluie. Ils vont remblayer 11 hectares, qu’en est-il de l’évacuation d’eau ? », s’interrogent les habitants de ces quartiers, maintes fois victimes de la montée des eaux. Le propriétaire et les habitants auraient trouvé une entente, notamment, le dédommagement des paysans dont les champs de rizière ont été touchés par le remblai.

Miangaly Ralitera

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