Le tourisme se réinvente après des années de crises. L’Assise nationale a réuni professionnels et autorités pour promouvoir le secteur et regagner la confiance des investisseurs.
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| Les discussions se sont faites durant l’Assise nationale du tourisme au Colisée Ampasanimalo. |
Le président de la Confédération du Tourisme, Tojo Lytah Razafimahefa, insiste sur l’urgence de l’action : « Il est essentiel de continuer à promouvoir Madagascar comme destination touristique. On ne peut pas se contenter d’attendre que les visiteurs viennent d’eux-mêmes ». Selon lui, la promotion passive est insuffisante et qu’il est nécessaire de créer des conditions favorables pour attirer et rassurer les investisseurs.
Les actions prioritaires concernent la formalisation des acteurs et la digitalisation du secteur. « La formalisation permet de sortir de l’informel, tandis que la digitalisation soutient à la fois les touristes et les artisans. L’artisanat est un ambassadeur de Madagascar à l’étranger », explique la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Lily Rafaralahy. Ces mesures doivent être coordonnées avec tous les partenaires et suivies après chaque Assise pour garantir leur efficacité.
Elle rappelle également que « Le tourisme est un secteur stratégique pour la croissance économique de Madagascar. On s’attend à ce que les initiatives actuelles aient un impact significatif sur la relance de la filière, notamment en termes de flux touristiques ».
Climat de confiance
Le secteur touristique malgache dépend essentiellement des visiteurs étrangers. À l’aéroport d’Ivato, 975 000 passagers ont été accueillis en 2024, soit une hausse de 14 % par rapport à 2023, d’après les chiffres du ministère. Les hôtels, agences de voyages et guides dépendent de la confiance des marchés extérieurs.
Comme l’avait indiqué Razafimahefa après les événements de crise du mois de septembre : « Le tourisme est fragile. Les investisseurs internationaux ne viendront pas si nos entreprises locales sont vulnérables ». Seule Nosy Be a maintenu sa position de première destination touristique du pays, bénéficiant de la stabilité de ses marchés historiques et de ses infrastructures solides.
L’île enregistre une hausse de 24 % des arrivées entre janvier et septembre 2025, avec 100 000 visiteurs, selon l’Office régional du tourisme de Nosy Be.
Pour une relance durable du tourisme, l’État et les acteurs privés doivent collaborer, sécuriser le secteur et renforcer sa promotion, tout en poursuivant les projets de formalisation et de digitalisation. La confiance des investisseurs et des visiteurs demeure essentielle pour soutenir la relance économique et le développement national.
Irina Tsimijaly
