Les nouveaux repreneurs américains du projet d’extraction d’ilménite à Toliara rebaptisent l’ancien projet Base Toliara. Mais le nouveau nom continue de diviser l’opinion.
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| Des engins en train de préparer le terrain. |
La compagnie insiste dans la missive sur son intention de « co-construire le projet d’extraction d’ilménite avec les parties prenantes, sur la base d’un dialogue ouvert ». Energy Fuels dit vouloir engager une transformation du projet reposant sur une refonte organisationnelle et un dialogue plus structuré et plus régulier avec tous les acteurs concernés. Le communiqué fait entrevoir les avantages que la région et le pays pourraient tirer du projet, tels qu’un nouveau programme environnemental, la création d’activités pour les prestataires locaux ainsi que six mille emplois directs, indirects et induits. Le projet prévoit par ailleurs des soutiens au développement communautaire, des infrastructures et une meilleure gestion de l’eau.
Les réactions ne se sont pas fait attendre de la part des simples citoyens et des personnalités. Siteny Randrianasoloniaiko, président de l’Assemblée nationale, a été l’un des premiers responsables à réagir sur les réseaux sociaux.
Négatif
Il réaffirme son opposition au projet en insistant sur la menace qui pèse sur les baobabs. Il rappelle qu’il s’agit d’un symbole fort de l’identité malgache à ne pas minimiser. Il insiste sur la nécessité de préserver le patrimoine naturel et souligne qu’une nouvelle appellation du projet ne saurait protéger les richesses naturelles du pays.
Elia Rabevahiny, ancien opposant devenu conseiller technique du président de la refondation de la République, confirme également son refus de Vara Mada et affirme que le projet « doit absolument quitter la région Atsimo Andrefana ». Serge Vital, candidat aux municipales de Toliara, exprime sa crainte que le projet ne soit à nouveau source de controverse.
Energy Fuels compte établir une feuille de route clarifiée, orientée vers des retombées économiques, sociales et environnementales concrètes et mesurables. Pour Raherinasolo, un ingénieur résidant à Toliara, la principale inquiétude concerne l’avenir de l’eau, richesse essentielle pour les populations. « D’après ce que je sais, le projet nécessite 35 000 m³ d’eau par heure, ce qui est énorme, alors que le projet va durer 35 ans. Comment l’eau usée va-t-elle être traitée ? La qualité de la nappe phréatique n’est pas à négliger », livre-t-il.
Quelques commentaires sur les réseaux sociaux estiment toutefois qu’il faut d’abord donner l’opportunité à la compagnie nouvellement établie à Madagascar de faire ses preuves, de démontrer ses nouvelles techniques et ses nouvelles approches. « La demande mondiale en minéraux stratégiques est très élevée à l’heure de la transition énergétique. Le pays peut répondre à cette demande et en tirer profit. Attendons de voir comment les Américains vont procéder», propose un commentateur. Energy Fuels, dans son communiqué, fait savoir en effet qu’elle « dispose d’une reconnaissance historique dans l’exploitation de projets miniers répondant aux standards sociaux et environnementaux les plus exigeants».
À suivre.
Mirana Ihariliva
