Pluie à verse

«Belle opportunité à ne pas rater : rizières, bord de route, accessibles, à remblayer». Que ce soit de la part de particuliers ou d’agences immobilières, ce genre d’annonce se multiplie. Les autorisations complices, de remblayer et d’aménager sur des zones non-constructibles, couronnent une mécanique qui a fait la preuve de son efficacité perverse. 

En dépit du bon sens. Mais, celui-ci n’est manifestement pas la chose la mieux partagée dans un pays qui remblaie un lac pour ériger une station-service. Cette enseigne multinationale ne pouvait pas ignorer l’historique du lac de Dorodosy, tandis que ces Mairies rurales à qui on a confié bien imprudemment des «projets de développement mixte» savent pertinemment qu’elles vendent du mètre carré sur un double ravage écologique et paysager.

Heureusement que les premières pluies vengent le bon sens bafoué. Les maisons bâties sur les rizières remblayées ont pied dans l’eau en ce mois de décembre. Pas faute pour cette Chronique de déplorer que les bypass et rocades ne soient pas sur pilotis pour ne pas entraver la circulation de l’eau et de la faune dont c’est l’habitat. D’autant que les remblais sont à double inconvénient: on rase les «douze collines» pour étouffer des rizières. 

Depuis Ambohimangakely jusqu’à Iavoloha en passant par Ankadihevo et Ifarihy ; empiétant sur ces sites au nom évocateur de leur nature aquatique (Ankorondrano, Andranobevava, Ankerana, Amoron’Ankona); défigurant déjà les alentours d’Ambohitrimanjaka et Andranotapahina jusqu’à Ivato. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

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