Le danger guette les habitants de Mahajanga. La situation est encore plus préoccupante qu’en septembre concernant le taux de prévalence du VIH/Sida dans le district de Mahajanga I.
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| Le carnaval durant la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida, lundi. |
Les cas de personnes atteintes du VIH/Sida ne cessent d’augmenter. Désormais, vingt nouveaux séropositifs sont dépistés chaque semaine, alors qu’en septembre les statistiques faisaient état de six cas hebdomadaires. La ville de Mahajanga reste classée en zone rouge. C’est ce qu’a déclaré la responsable du programme VIH/Sida au sein de la Direction régionale de la Santé publique (DRSP) de Boeny, le Dr Solange Hoasy, lundi, lors de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le sida.
Le directeur régional de la Santé publique de Boeny, le Dr Julio Ramilijaona Andriatiana, ainsi que le maire de Mahajanga, Heriniaina Tia Solofomanga, ont également assisté à la cérémonie.
« Ce n’est pas un honneur, mais Mahajanga demeure la première ville où le taux de contamination est le plus élevé à Madagascar. La situation est vraiment critique et dangereuse. Vingt cas de VIH/Sida sont dépistés chaque semaine. La seule option est de se faire dépister, et ce n’est pas une honte. Les patients sont pris en charge dans trois centres de traitement de base. Des médicaments à vie, à prendre sans interruption, sont distribués afin que les personnes vivant avec le VIH puissent mener une vie normale et éviter la transmission du virus », explique la responsable du programme VIH/Sida de Boeny.
Site pilote
Mahajanga est devenue un site pilote avec trois centres chargés du dépistage et de la prise en charge : le Centre hospitalier universitaire d’Androva, le Centre de santé de base de Tanambao Sotema et le Centre de santé intégré de Mahabibo, situé au siège de la DRSP.
La stratégie nationale vise à lutter contre la stigmatisation et la discrimination envers les personnes vivant avec le VIH et les usagers de drogues, afin qu’ils ne se cachent pas et ne contribuent pas involontairement à la propagation du virus. Il n’existe pas encore de remède contre le VIH ; toutefois, les traitements antirétroviraux permettent de contrôler l’infection, de réduire les risques de transmission et d’améliorer la qualité de vie.
En septembre, l’ONUSIDA a publié des statistiques alarmantes : six nouveaux cas de VIH/Sida étaient alors détectés chaque semaine à Mahajanga. Auparavant, le taux de prévalence était d’un cas recensé tous les six mois. Depuis 2021, la ville est classée en zone rouge. En 2022, sur les 937 personnes dépistées séropositives dans la région, 925 provenaient du district de Mahajanga I. « Nous devons déployer davantage d’efforts pour lutter contre la propagation. Cette situation a des impacts socioéconomiques et touristiques », souligne le maire.
Selon un rapport publié en 2023, la région Boeny figure parmi les zones rouges et les jeunes en sont les principales victimes. Les principaux modes de transmission incluent la transmission de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement, ainsi que les transfusions sanguines non sécurisées. Les relations extra-conjugales, les partenaires multiples et les relations entre personnes de même sexe sont également évoqués parmi les facteurs de risque.
Vero Andrianarisoa
