Malgré les multiples initiatives d’appui à l’entrepreneuriat à Madagascar, l’accès au financement demeure l’un des principaux obstacles au développement des petites et moyennes entreprises (PME). Ce constat a été largement partagé lors du lancement officiel de la Plateforme de Services Intégrés des PME, initiée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en partenariat avec le ministère de l’Industrialisation et du Développement du Secteur Privé (MIDSP). Cet événement s’est tenu au Carlton Anosy vendredi dernier.
Portée par la Maison de l’Entrepreneuriat (MDE), cette plateforme vise notamment à améliorer l’accès au crédit à travers un accompagnement structuré, en collaboration avec KRED by BNI Madagascar, acteur clé du financement et de l’éducation financière. Pour autant, les freins restent importants.
Selon Tandrify Fialofana Randriamoramanana, président de la MASAE, « 80 % des entreprises cessent leurs activités après deux ans, indiquent les statistiques des centres d’appui aux entrepreneurs lors de leurs constats, et on peut voir cela directement avec les entrepreneurs actuels», une situation largement liée aux difficultés de financement. Il explique que « les institutions financières considèrent encore les PME comme trop risquées », tandis que « les taux d’intérêt appliqués sont souvent trop élevés pour des entreprises en phase de démarrage ou de structuration ».
Dans le système bancaire formel, les taux d’intérêt moyens avoisinent 15 %, mais peuvent grimper en fonction du profil de l’entreprise, du secteur d’activité ou des garanties disponibles. À cela s’ajoute, depuis juillet 2025, une TVA de 20 % sur les intérêts bancaires, alourdissant davantage le coût du crédit. Du côté des institutions de microfinance, plus accessibles aux très petites entreprises, les taux oscillent généralement entre 20 % et 36 % par an. Quant aux circuits informels, ils exposent les entrepreneurs à des taux parfois supérieurs à 100 %, mettant en péril la viabilité des activités financées.
Face à cette réalité, la formalisation apparaît comme une condition essentielle pour accéder à un financement adapté.
Irina Tsimijaly