Le secteur de l’élevage malgache s’apprête à connaître une évolution significative grâce au Plan Directeur du Secteur de l’Élevage de Madagascar (PDSEM), élaboré par le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MINAE) avec le soutien du Programme de résilience des systèmes alimentaires (FSRP) et de la Banque mondiale. La validation de ce plan, lors d’un atelier national le 10 décembre, ouvre de nouvelles perspectives pour améliorer la production animale et l’alimentation du bétail.
L’élevage constitue un pilier de l’économie rurale, contribuant aux revenus des ménages, à la sécurité alimentaire et à la nutrition. Toutefois, le secteur demeure confronté à des obstacles tels qu’une faible productivité, des services vétérinaires limités et un accès restreint aux aliments pour animaux. Le PDSEM propose « une vision structurante pour moderniser l’élevage malgache », reposant sur des analyses économiques et un large processus participatif.
Parmi ses priorités, le plan vise à « améliorer durablement la productivité des filières lait, viande rouge, porc et volaille » et à « sécuriser l’alimentation animale tout en développant les entreprises locales ». Les projections sont ambitieuses : la production de viande rouge pourrait augmenter de 17 %, celle de viande blanche de 75 %, la production laitière jusqu’à 72 % selon les zones, tandis que les revenus des éleveurs de petits ruminants pourraient progresser de 22 à 34 %.
Narindra Rakotoarijaona, directeur général du MINAE, souligne que « l’élevage a été plus ou moins négligé, faute de plan structuré ». Le PDSEM cible cinq filières clés : volailles, petits ruminants, porcs, zébus et production laitière, avec une projection sur les 15 prochaines années.
La validation du plan permet d’intégrer le PDSEM dans les programmes du ministère et de renforcer les partenariats public-privé, offrant de nouvelles perspectives pour un secteur stratégique de l’économie nationale.
Irina Tsimijaly