Le colonel Michaël Randrianirina, Chef de l’État, a annoncé sur France 24 l’ouverture de la concertation nationale dès mercredi. Toutefois, les contours de ce rendez-vous très attendu restent, pour l’heure, encore flous.
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| Le Chef de l’État a accordé une interview exclusive à France 24. |
Rendez-vous est pris. Le lancement officiel de la concertation nationale est prévu mercredi. L’information a été donnée par le colonel Michaël Randrianirina, Chef de l’État himself, dans une interview donnée à France 24, hier.
“D’ores et déjà, j’annonce que, mercredi, nous allons procéder au lancement officiel de la concertation nationale”, a déclaré l’officier supérieur au détour de sa réponse, en malgache, à une des questions du journaliste de la chaîne d’information française. Selon lui, le coup d’envoi de ce rendez-vous tant attendu par les acteurs politiques et les autres forces vives de la nation depuis sa prise de pouvoir est “pour démontrer notre volonté d’avancer afin que nous puissions aller vers les élections (...)”.
L’annonce de ce rendez-vous de mercredi est une manière pour le locataire d’Iavoloha de rassurer sur le fait qu’il ne compte pas s’accrocher au pouvoir. Qu’il a bel et bien l’intention de s’en tenir au délai de vingt-quatre mois qu’il a lui-même imparti pour la Transition. La question du journaliste de France 24 a, en effet, porté sur le fait que, dans les autres pays africains où des militaires ont pris le pouvoir, des deadlines avaient été posées pour la Transition. Finalement, tous jouent les prolongations qui semblent interminables.
“Nous assurons que nous allons tenir le délai de 2 ans. Certes, ce ne sera pas facile car il y a beaucoup à faire, mais notre souhait est de le respecter”, s’engage le colonel Randrianirina. Toutefois, au-delà de l’annonce que le Chef de l’État a faite sur France 24, hier, tout reste vraisemblablement à définir sur ce qu’il en sera de cette concertation nationale. La seule certitude est qu’elle sera conduite par le Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM).
“Le FFKM jouera le rôle de facilitateur des débats, en collaboration avec le ministère d’État auprès de la Présidence chargé de la Refondation”, nuance une source auprès du FFKM. Elle avoue n’avoir pris connaissance de ce lancement officiel de la concertation nationale que lorsqu’elle a été contactée au sujet de l’annonce faite par le président de la Refondation de la République sur France 24. Du côté du département ministériel concerné, l’heure serait encore à la mise en place de sa structure.
Timing serré
“Il est probable qu’une réunion se tiendra incessamment afin que l’on puisse définir concrètement les contours de la concertation nationale”, ajoute la source. Sur le plan pratique, la seule chose actée serait que les débats démarrent dans les régions. Outre le FFKM et le ministère d’État en back-up, deux personnalités de chaque région concernée seront à la houlette des échanges. Pour le reste, l’organisation de la concertation nationale s’apparente, pour l’heure, à une navigation à vue.
Jusqu’ici, aucun agenda détaillé de cette concertation ni les modalités de participation n’ont été communiqués. Dans son interview d’hier, le Chef de l’État promet à la population une nouvelle République avec un système étatique fondé, tout en concédant que “la refondation ne se fait pas du jour au lendemain”. Par ailleurs, à entendre les tenants du pouvoir et les desiderata de différents courants au sein de la société, les organisateurs de la concertation nationale risquent de crouler sous une multitude de thématiques et de revendications.
Il est d’autant plus martelé que l’ensemble des forces vives de la nation y est convié. À entendre l’interview du colonel Randrianirina, par exemple, la question des îles Éparses sera décidée lors de la concertation nationale. Il y a ceux qui veulent mettre sur la table l’épineux débat de la forme de l’État. D’autres veulent aborder la question de la laïcité de l’État en soutenant qu’il faut aussi prendre en compte les croyances ancestrales. Depuis cette semaine, le terme “refondation économique” a aussi fait son entrée dans les débats.
Il y a ceux qui aspirent à ce que le processus aboutisse réellement à une vraie refondation nationale, impactant sur le quotidien de la population. Et puis, d’autres qui ne voient en ce rendez-vous qu’une occasion de redistribuer les cartes politiques. Une méthodologie claire et pointilleuse s’impose alors pour éviter que la concertation nationale ne se transforme en une pétaudière.
L’enjeu est d’éviter que la refondation martelée ne soit réduite à ce qui pourrait être un accord dont la portée sera juste politique étant donné que la finalité du processus sera un référendum et des élections, notamment la présidentielle. Ceux qui sont chargés de l’organisation et de la conduite des débats doivent s’activer. Comme l’a rappelé le colonel Randrianirina dans l’interview d’hier, le timing est serré. Selon le chronogramme présenté par le Premier ministre devant le Parlement, l’État se donne six mois pour boucler la concertation nationale.
Garry Fabrice Ranaivoson

Pour l'instant, pas très clair ... la suite. 6 mois ... puis 24 mois ... On verra bien !!!
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