CONCERTATION NATIONALE - Razafimanantsoa défend le choix du FFKM

La ministre Hanitra Razafimanantsoa souligne que le FFKM a été choisi pour piloter la concertation nationale en raison de son autorité morale. Sa neutralité lui permet de dialoguer avec toutes les forces vives.

Hanitra Razafimanantsoa a souligné que le FFKM dispose d’une autorité morale digne des Raiamandreny.

La décision du gouvernement de confier le pilotage de la concertation nationale au Conseil œcuménique des Églises chrétiennes de Madagascar (FFKM) n’est pas le fruit du hasard. C’est ce qu’a affirmé la ministre d’État chargée de la Refondation, Maître Hanitra Razafimanantsoa, lors d’une rencontre avec les sénateurs au Palais d’État d’Anosikely, mardi. Selon elle, ce choix s’explique avant tout par la notoriété et la crédibilité dont jouit cette institution en tant qu’autorité morale.

«Le FFKM est reconnu par tous comme une autorité morale capable de jouer le rôle de Raiamandreny. Cette légitimité lui a permis, au fil des années, d’approcher et de dialoguer avec toutes les entités, qu’elles soient politiques, religieuses ou traditionnelles», a expliqué la ministre, en ajoutant que cette réputation est un atout majeur pour organiser des concertations nationales inclusives et crédibles.

Outre sa notoriété, le FFKM se distingue également par sa neutralité et son ancrage territorial. L’organisation dispose de ramifications dans l’ensemble du pays, à travers les Églises qui lui sont affiliées, ce qui constitue un avantage stratégique pour recueillir les propositions venant des différentes localités. « Les consultations se feront de la base vers le sommet. Même si nous ne pourrons probablement pas couvrir l’intégralité des quelque vingt mille Fokontany, nous nous efforcerons de consulter la majorité », a précisé Maître Razafimanantsoa.

Collaboration avec d’autres entités

La ministre a également insisté sur le caractère collaboratif de cette démarche. Le FFKM ne mènera pas seul ces consultations. La société civile, les notables traditionnels, les associations locales ainsi que le ministère lui-même travailleront en étroite collaboration avec l’organisation religieuse pour assurer une concertation véritablement représentative. Plusieurs acteurs ont déjà confirmé leur participation, à l’instar du Comité national de concertation nationale musulmane, qui a exprimé sa volonté de contribuer activement aux échanges.

Par ailleurs, le ministère d’État chargé de la Refondation se voit confier une double mission. Outre l’organisation de la concertation nationale, il est chargé d’élaborer le pacte moral de la refondation. Ce document vise à renforcer la gouvernance, à restaurer les valeurs républicaines et malgaches, et à impulser une transformation morale et éthique de la société. Il s’agit, selon la ministre, d’un outil essentiel pour mener une véritable refondation, tant sur le plan institutionnel que sur le plan citoyen.

Avant le lancement officiel de la concertation nationale, plusieurs entités ont déjà mené leurs propres consultations pour formuler des propositions. C’est notamment le cas des associations chrétiennes, qui ont organisé une concertation nationale chrétienne, ainsi que du Sehatra Ifanakalozana Anatsaran’ny Politika (SIAP), un espace de dialogue réunissant acteurs politiques et sociaux, permettant de recueillir les avis de différentes couches de la population. Ces initiatives locales seront intégrées et discutées lors de la concertation nationale, assurant ainsi une représentation plus large et inclusive.

Tsilaviny Randriamanga

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