La concertation nationale a débuté hier au CCI Ivato, réunissant acteurs politiques, société civile et organisations religieuses. Cependant, le processus reste flou, sans calendrier ni garanties claires.
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| La concertation nationale a démarré sous l’égide du FFKM. |
La concertation nationale a été officiellement lancée hier au Centre de conférences international (CCI) d’Ivato, dans une atmosphère mesurée. Réunissant responsables politiques, représentants de la société civile et autorités religieuses, cette première étape a surtout permis de poser un cadre encore imprécis, en l’absence de calendrier et de garanties claires sur la suite du processus.
La cérémonie d’ouverture, marquée par un culte œcuménique conduit par le Conseil des Églises chrétiennes à Madagascar (FFKM), a donné le coup d’envoi d’un processus présenté comme une étape importante de la refondation politique. La participation est restée contenue, traduisant un dispositif encore en phase de mise en place, dont les contours restent à préciser.
Les représentants des formations politiques, de la société civile, des notables traditionnels et des organisations religieuses étaient présents. Mais cette première journée a davantage servi à installer le cadre qu’à insuffler un réel élan. Les attentes demeurent élevées, tandis que les observateurs restent prudents, notamment en raison de l’absence d’un calendrier clairement défini pour la suite des travaux.
Un processus encore interrogé
Plusieurs questions demeurent. La valeur ajoutée de cette nouvelle concertation, au regard des précédentes initiatives souvent restées sans effets concrets, constitue l’un des principaux points d’interrogation. Les participants s’interrogent aussi sur le devenir des propositions formulées: seront-elles intégrées au processus décisionnel ou rejoindront-elles la liste des recommandations restées sans suite? Les modalités de sélection des participants, la méthode de travail et les résultats attendus restent, eux aussi, à clarifier.
Face à ces réserves, les autorités ont rappelé le cadre général de la démarche. La concertation relève d’une initiative de l’État, menée sous directive gouvernementale, le FFKM intervenant uniquement comme médiateur. Il a par ailleurs été assuré que les revendications issues du mouvement de la Génération Z seraient examinées.
C’est toutefois le Haut conseiller à la Refondation, le colonel Gervais Andriamiarisoa, qui a donné la tonalité la plus structurante des échanges. Il a insisté sur le fait que les discussions ne se limiteraient pas aux seuls enjeux politiques et institutionnels.
Les dimensions économique, sociale et culturelle seront également intégrées aux travaux, avec l’objectif de proposer des modèles adaptés à la situation du pays. La concertation entend aussi contribuer à restaurer la confiance entre la population et les autorités, en mettant l’accent sur la lutte contre l’impunité et le renforcement de l’égalité devant la loi.
« Pour que ces objectifs soient atteints, nous devons renforcer notre cohésion et notre unité. Faisons preuve d’écoute et de respect mutuel, à la hauteur des changements que nous voulons engager », a-t-il déclaré.
Si aucun calendrier détaillé n’a été communiqué, les grandes lignes du processus ont néanmoins été esquissées. La concertation nationale devrait déboucher sur un référendum constitutionnel destiné à trancher la structure du système politique à adopter. Les élections des nouvelles institutions prévues par la future Constitution interviendraient ultérieurement. D’ici là, certaines institutions en place, notamment l’Assemblée nationale, devraient être maintenues. Toute proposition de révision constitutionnelle devra, par ailleurs, être validée par la Chambre basse avant d’être soumise au référendum.
Absence du colonel Michaël Randrianirina
Le président de la Refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina, a été parmi les absents lors de la cérémonie de lancement de la concertation nationale, hier. Selon le Haut conseiller de la Refondation, le colonel Lucien Rabearimanana, il aurait été retenu par ses fonctions.
Tsilaviny Randriamanga
