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| Les hommes du quartier s’unissent pour préparer la place de la veillée mortuaire. |
Un père de famille sans abri, connu sous le nom de Soatata, a rendu l’âme jeudi dans des circonstances malheureuses à Ambavahaditokana Itaosy. Âgé d’environ quarante-cinq ans, l’homme, originaire du Sud, vivait dans une grande précarité, sans papiers d’identité ni logement. Son quotidien se résumait à de petits travaux de survie. On raconte qu’il avait autrefois vendu de la tisane à Tsararay Ambavahaditokana, et qu’il vivait aussi de la collecte des déchets.
Séparé de son épouse, qui s’est remariée, il laisse derrière lui une fille désemparée, deux fils adultes qui travaillent au marché d’Ambalavao Isotry, ainsi que quatre jeunes enfants issus de sa dernière union.
Solidarité rare
Le drame s’est produit lorsqu’il est entré dans les toilettes d’autrui, où il s’est effondré et a trouvé la mort. La nouvelle a bouleversé le quartier, en pleine saison des pluies, alors que sa dépouille ne disposait d’aucun abri.
Face à cette détresse, la solidarité s’est immédiatement organisée. Les proches de la mère de ses enfants ont accepté d’installer une tente dans leur cour pour accueillir le corps. Des voisins ont apporté bois, bâche, table, draps, vêtements et bougies pour protéger et veiller dignement le défunt.
Les autorités locales, le maire, la gendarmerie, le président du fokontany, le quartier mobile et le pasteur de l’église luthérienne se sont mobilisés pour soutenir la famille et coordonner les aides. Les habitants, venus de différents quartiers, ont témoigné d’une solidarité rare, chacun offrant ce qu’il pouvait pour accompagner la dépouille et réconforter les proches.
Soatata sera enterré à Ankadikely Ilafy, dans un cimetière où repose déjà un membre de sa famille élargie. Son histoire, celle d’un homme invisible pour l’administration mais présent dans le cœur de son quartier, dit à quel point la pauvreté rend les vies précaires, et montre comment l’union des habitants peut redonner de la dignité.
Haja Léo
