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| Visite de la ministre de la Justice, Fanirisoa Ernaivo, à la prison d’Antanimora, lundi. |
La ministre de la Justice, Fanirisoa Ernaivo, propose l’introduction de peines alternatives à la détention, face à une surpopulation carcérale devenue alarmante. « Les places sont extrêmement étroites. Nous cherchons déjà des solutions pour rendre la détention provisoire plus utile à la société. Parmi celles-ci figure la mise en place progressive de peines alternatives à la détention, afin de permettre une réparation des actes commis », a-t-elle annoncé lors de sa visite à la maison centrale d’Antanimora, lundi.
Cette orientation, déjà appliquée dans plusieurs pays, vise à désengorger les établissements pénitentiaires. Selon une source avisée, « le nombre de détenus diminuera probablement une fois les peines alternatives en vigueur. Pour des infractions mineures, comme un vol de maïs, les auteurs pourraient être soumis à une liberté sous caution ou à des travaux d’intérêt général, plutôt qu’au placement en détention provisoire auquel le détenu pourrait rester trois mois en prison avant le verdict ».
Effets dramatiques
La mesure représente un véritable soulagement pour les détenus malgaches, qui subissent les effets dramatiques de la surpopulation carcérale. À Antanimora, par exemple, la capacité d’accueil est d’environ neuf cents places, mais plus de quatre mille personnes y sont actuellement détenues. La majorité sont des prévenus. Certains ont passé plusieurs années en prison sans jugement, tandis que d’autres sont décédés avant même que leur culpabilité ou leur innocence ne soit établie.
« Toutes les prisons de Madagascar suffoquent sous cette surpopulation », déplore un administrateur pénitentiaire.
Le ministère de la Justice n’a pas encore communiqué les modalités concrètes de la réforme.
Miangaly Ralitera
