SHUTDOWN  AUX ÉTATS-UNIS - Le secteur du textile retient son souffle

Alors que le budget américain reste bloqué, l’avenir de la reconduction de l’Agoa demeure incertain. Les produits textiles malgaches subissent un droit de douane supplémentaire de 15 %, fragilisant les entreprises.

Le secteur du textile représente 20 % des rentrées  de devises pour la Grande Île.

Incertitude. C’est le sentiment qui commence à gagner les entreprises œuvrant dans le secteur du textile. Ce type de produit a en effet été frappé d’un droit de douane additionnel de 15 % vers le marché américain, depuis le mois d’août. En raison du shutdown persistant aux États-Unis, faute d’accord sur le budget au sein du Congrès, l’avenir des entreprises textiles est maintenant incertain. 

« Pour l’instant, la question de l’Agoa reste très délicate, en raison du shutdown aux États-Unis, faute d’accord sur le budget entre les deux Chambres du Congrès américain. Nous ne sommes pas certains de la reconduction ou de la prolongation de l’Agoa. En même temps, nous essayons de trouver d’autres alternatives pour les exportations de textile », indique Béatrice Chan Ching Yiu, présidente du Groupement des entreprises franches et partenaires. Hier, lors du « Mercredi de l’entreprise » à la Chambre de commerce d’Antananarivo, elle a dressé un panorama du secteur textile malgache, actuellement.

Lors de cet événement, constat a également été fait que le secteur du textile a été fragilisé par la guerre commerciale menée par Trump. « Historiquement, les zones franches industrielles exportent principalement vers les États-Unis dans le cadre de l’Agoa (African Growth and Opportunity Act), qui garantissait un accès préférentiel sans droits de douane. Cependant, la perte de ces préférences tarifaires et l’application récente d’un droit additionnel de 15 % depuis le 7 août 2025 ont fortement diminué la compétitivité des entreprises locales, entraînant une contraction des commandes et une menace sur l’emploi », constate Gil Razafintsalama, président de la Chambre de commerce d’Antananarivo.

Échéance

Chez les entreprises franches, les commandes se contractent également. « Les commandes fléchissent, alors que nous approchons de la fin de l’année. C’était entre les mois de juin et septembre que les entreprises du secteur textile travaillaient le plus, car les clients se pressaient à cause de l’échéance de l’Agoa qui approchait à grands pas. Maintenant, les commandes arrivent au compte-gouttes. Certaines entreprises doivent écouler certaines commandes d’ici à la fin de l’année et peut-être même en janvier, mais après cette période, l’avenir reste très flou », regrette Béatrice Chan Ching Yiu. 

Des entreprises textiles indiquent néanmoins faire tout leur possible pour maintenir les emplois et se tourner vers d’autres alternatives. « Nous ne comptons pas abandonner la Grande Île, ni fermer de sitôt », estime Chelsea Chang, administrative manager chez Gama Textile, une entreprise exportatrice.

Itamara Otton 

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