MAHAJANGA - GRÈVE DES ENSEIGNANTS - Controverse autour de la reprise des cours

Les enseignants de la région Boeny ne partagent plus le même avis sur la reprise des cours.

Les enseignants ont cessé de travailler depuis le 14 octobre à Mahajanga. 

En dépit de la rencontre entre les représentants syndicaux et la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Elis Karena Hanitriniaina, il y a deux semaines, dans la capitale, les cours restent suspendus et les écoles publiques sont toujours fermées. La majorité des manifestants commencent à se désolidariser du mouvement. Parmi eux, on reconnait le coordonnateur du Syndicat des enseignants de Madagasikara (Sempama), également membre du « Mpanabe Manova Ifotony » (MMI) de Mahajanga.

« Je ne suis plus d’accord avec cette grève, car nous avons déjà obtenu en partie une réponse du ministère. Il est temps de reprendre les cours. Nous avons déjà rencontré la ministre de tutelle. Trois points de nos revendications ont été acceptés, dont l’augmentation de l’indemnité de logement qui passera de 14 000 ariary à 200 000 ariary. Normalement, je ne devrais pas divulguer cette information, mais je pense que nous dépassions les bornes. J’ai pensé que les activités scolaires et pédagogiques ont repris depuis le lundi 3 novembre, mais les enseignants ont refusé de travailler. Je ne les accompagne plus sur ce point. J’appelle les chefs d’établissement et les directeurs à ouvrir les portes des écoles et à reprendre le travail », a martelé le syndicaliste mardi.

Déçus

Toutefois, il a ajouté qu’ils suivraient de près la mise en œuvre de ces trois revendications au mois de janvier. « Si le ministère n’honore pas ces trois exigences en janvier, nous reprendrons la grève en mars », prévient Justin Rajaonarivelo. Au lycée Philibert Tsiranana, quartier général des grévistes, le mouvement s’amenuise de jour en jour.

Les établissements scolaires privés de Mahajanga, en revanche, n’ont jamais cessé de fonctionner depuis le début de la grève, même durant la période de pause.

« La grève a assez duré. Arrêtez de sacrifier les élèves et de les utiliser comme un outil. Ne détruisez pas leur avenir. Vous devez résoudre vos différends autour d’une table ronde. Vous continuez d’enseigner dans les écoles privées et, pourtant, vous refusez de dispenser les cours aux “enfants du peuple” des écoles publiques. Vous ne méritez pas votre poste. Les responsables doivent prendre des décisions pour que cela cesse immédiatement, car cela a trop duré », déplore un père de famille.

Les élèves se sont rendus au lycée, lundi, espérant la reprise des cours après la pause, mais ils ont été déçus. Ils sont rentrés confus et désespérés.

Vero Andrianarisoa

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