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| Des partisans de Harilala Ramanantsoa et de Tojo Ravalomanana se sont amassés près du Conseil d’État. |
L’audience opposant Tojo Ravalomanana et Harilala Ramanantsoa au Conseil d’État s’est tenue hier. La cour a décidé de renvoyer l’affaire à l’instruction.
Comme prévu, l’audience relative à la requête déposée par le candidat de la coalition Firaisankina, Tojo Ravalomanana, à la suite de l’élection communale de 2024 dans la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA), s’est tenue hier au Conseil d’État, à Anosy. L’audience n’a débuté qu’aux environs de 17 heures.
Les avocats des deux parties ont présenté tour à tour leurs arguments pour tenter de convaincre les magistrats du Conseil d’État. Les représentants de Harilala Ramanantsoa ont insisté sur la régularité du scrutin et la conformité des résultats proclamés. En face, la défense de Tojo Ravalomanana a présenté ce qu’elle estime être des éléments attestant de « fraudes et irrégularités » ayant entaché le processus électoral.
Après près d’une heure et demie de débats, aucune décision n’a été rendue. Selon le bâtonnier Hubert Raharison, avocat de Tojo Ravalomanana, l’affaire a été renvoyée à l’instruction : « Les éléments que nous avons fournis seront probablement réexaminés par la Justice », a-t-il déclaré à la sortie de l’audience.
Victoire contestable
Dès 14 heures, des partisans des deux camps ont commencé à se masser devant le Conseil d’État. D’un côté, les sympathisants de Harilala Ramanantsoa brandissaient des pancartes affirmant leur soutien à la première magistrate de la Ville. De l’autre, les partisans de Tojo Ravalomanana, regroupés non loin, dénonçaient ce qu’ils qualifient de « victoire contestable ». Cette présence massive, quoique sous contrôle, a rapidement tendu l’atmosphère.
À l’intérieur du bâtiment, les représentants juridiques de l’ex-candidat du Firaisankina et ceux de la mairesse étaient déjà installés lorsque la salle d’audience s’est remplie progressivement. Harilala Ramanantsoa n’est arrivée qu’à partir de 16 heures, un moment aussitôt marqué par des cris à l’extérieur. Les applaudissements des uns ont été couverts par des accusations de fraude lancées par les autres, frôlant le débordement malgré la présence des forces de sécurité.
Ce contentieux n’est pas un cas isolé. Le Conseil d’État traite actuellement plusieurs dossiers similaires, notamment concernant les élections communales à Andohan’Ilakaka. Les décisions attendues dans ces affaires pourraient faire jurisprudence et influencer d’autres communes où les résultats restent contestés.
Tsilaviny Randriamanga
