HÔPITAL BEFELATÀNANA - La maternité manque de tout

À la maternité Befelatànana, les soignants livrent un combat quotidien pour garantir la sécurité des accouchements malgré un manque de moyens inquiétant. Les autorités promettent de résoudre cette situation.

La plus grande maternité de Madagascar est aujourd’hui confrontée à une dégradation alarmante. Des infrastructures vétustes, des matériels défaillants et un manque de personnel, comme le directeur de cet hôpital a exposé au Premier ministre Herintsalama Andriamasy Rajaonarivelo, venu constater hier les conditions de prise en charge des mères, des nouveau-nés et du personnel, en compagnie du ministre de la Santé publique, le Dr Managna Moria.

Pour les soignants, chaque garde relève d’un véritable parcours du combattant. « La situation devient particulièrement difficile lorsque les patientes affluent. Les pinces, par exemple, sont insuffisantes. Certaines interventions doivent attendre la stérilisation du matériel pour pouvoir se poursuivre »,

témoigne une sage-femme de l’établissement. Elle ajoute que certains services ne disposent même pas d’un tensiomètre : « Nous utilisons ceux des stagiaires ».

Solutions

Le manque de personnel entraîne une importante surcharge de travail. « Officiellement, nous devrions travailler 40 heures par semaine. Avec deux gardes, nous faisons déjà 48 heures. Mais à cause du sous-effectif, il nous arrive d’assurer trois gardes de 24 heures, soit 72 heures par semaine », déplore une autre sage-femme.

Selon elle, il leur arrive d’assister jusqu’à 25 accouchements en 24 heures.

Outre les équipements insuffisants, les infrastructures du site tombent en ruine. Les conduites d’eau sont en mauvais état, compliquant davantage le fonctionnement quotidien des services.

Certaines difficultés soulevées ont pu être résolues sur-le-champ. Les responsables ont assuré que les autres problèmes feront l’objet de solutions rapides et obligatoires.

Le Premier ministre, visiblement affecté par l’état de cette maternité de référence, a souligné qu’il n’était pas acceptable que les lieux où naissent des vies soient si mal entretenus. Il a promis des changements rapides, rappelant que « la vie des générations futures est trop précieuse ».

La maternité de Befelatànana n’est pas un cas isolé. Le manque de personnel, la vétusté des infrastructures et l’insuffisance de matériel médical touchent la plupart des hôpitaux du pays. Au CHU Joseph Ravoahangy Andrianavalona (JRA), hôpital de référence en matière de chirurgie, le scanner est hors service et plusieurs analyses médicales ne sont plus réalisables. Dans les hôpitaux éloignés de la capitale, la situation est encore plus critique.

Miangaly Ralitera

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