Moins de 15 % des villages ruraux malgaches ont accès à l’électricité. Les coûts élevés et la lourdeur administrative freinent les projets malgré le potentiel énergétique du pays.
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| Des responsables au niveau du cabinet Phaos. |
L’accès à l’électricité reste un défi dans les zones rurales. Selon la Banque européenne d’investissement, seuls 15 % des villages ruraux étaient électrifiés en 2023, en grande partie à cause du coût élevé des projets, notamment solaires, et de procédures administratives longues.
Le solaire reste la source d’énergie la plus encouragée pour sa rapidité d’installation, mais d’autres options existent. L’hydroélectricité, bien que plus longue à construire, reste rentable et viable sur le long terme. Selon Tokiniaina Razanakolona, directeur et fondateur du cabinet Phaos, lors d’un atelier de formation pour les journalistes, chaque région de Madagascar dispose d’un potentiel énergétique important, allant du gaz et du pétrole lourd au solaire, et même à l’énergie marine pour certaines côtes. « Le solaire est rapide à installer, mais il ne garantit pas la diversification énergétique sur le long terme », souligne-t-il. Le pays dispose par ailleurs de nombreux ingénieurs capables d’exploiter ces différentes ressources.
Centres isolés
Pour les centres isolés, les contraintes sont particulières. Un technicien explique que ces installations nécessitent un investissement initial élevé, mais que le coût d’exploitation est ensuite relativement faible. « Si l’on achète un groupe électrogène bon marché, l’investissement est faible, mais l’exploitation coûte très cher, ce qui limite sa diffusion », précise-t-il.
Le choix du site, le nombre de bénéficiaires, la distance entre villages et le coût des lignes électriques sont autant de facteurs à considérer. Une centrale solaire coûte en moyenne 1 million de dollars par mégawatt, tandis que pour la thermique, les frais d’exploitation constituent la majeure partie des dépenses. Dans le solaire, c’est l’investissement initial, panneaux et batteries, qui pèse le plus. Le prix de vente de l’électricité est fixé à environ 3 000 ariary par kWh.
Malgré une accessibilité encore limitée, des agences comme l’Ader ou certaines entreprises contribuent progressivement à l’électrification rurale. À Ampasipotsy, petit village de la commune de Mizilo, dans le coté Sud Est de Ile c'est à travers des associations comme l’association française ACT (Ateliers et Chantiers de Touraine), initié par Jacques Delbeke qu'ils ont pu bénéficier d'electricité pour leur ecole au profit des habitants.
Ainsi, avec des ressources encore largement sous-exploitées et une expertise locale solide, Madagascar dispose d’un potentiel prometteur pour étendre l’accès à l’électricité dans les zones rurales, offrant de nouvelles perspectives de développement et améliorant concrètement la vie des habitants.
Irina Tsimijaly
