La découverte de dix lémuriens dissimulés dans un immeuble à Ambohimiandra a entraîné l’arrestation de trois Comoriens, hier.
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| Des suspects ont dissimulé des lémuriens dans le sous-sol d’un immeuble à Ambohimiandra. |
Trois ressortissants comoriens (un homme et deux femmes) ont été interpellés à Ambohimiandra, hier, lors d’une opération conduite par le ministère de l’Environnement et du Développement durable (MEDD) à travers la direction de l’Unité de lutte contre la corruption. L’homme serait à la tête d’un important réseau de trafiquants de lémuriens, recherché depuis plusieurs mois.
La fouille du sous-sol d’un immeuble a permis de découvrir dix lémuriens de l’espèce Propithecus coquereli, destinés à être exportés clandestinement.
Ce réseau, lié à deux tentatives d’exportation illicite déjouées à l’aéroport international d’Ivato en juin et août, réunissait des ressortissants malgaches, comoriens et ukrainiens qui projetaient de rejoindre Dubaï. L’enquête dirigée par le Pôle anti-corruption (PAC) a mis au jour un mode opératoire structuré, reposant sur la collecte des animaux, le recrutement de complices locaux ou étrangers et l’organisation logistique des expéditions hors du pays.
Une amende de 87,1 milliards d’ariary
Face à la recrudescence des tentatives d’exportation illégale, le ministère appelle la population à signaler toute information relative à ces activités criminelles en contactant le numéro vert 955. La police et la gendarmerie, partenaires du MEDD, peuvent également être alertées dans la lutte contre le trafic des ressources naturelles.
Au-delà du trafic d’espèces protégées, les autorités judiciaires ont déjà sanctionné des volets financiers connexes dans des dossiers similaires. Le PAC a condamné en mai plusieurs individus pour blanchiment d’argent et crime organisé à dix ans de prison ferme, assortis d’une amende de 87,1 milliards d’ariary, à la suite d’une affaire née d’une saisie internationale d’animaux partis de Madagascar.
Cette saisie, effectuée en Thaïlande en mai 2024, avait permis l’interception de 48 lémuriens et de plus d’un millier de tortues vivantes. Une enquête internationale avait alors été ouverte, entraînant plusieurs déferrements devant le PAC.
Un rapport publié cette année par TRAFFIC indique par ailleurs l’ampleur et la structuration du commerce illégal d’espèces sauvages à Madagascar, ainsi que les enjeux d’application de la loi sur la période 2021-2023.
Haja Léo
