Le président mauricien dément tout contact avec (l’ancien) président malgache.
Pire que les insultes des opposants, le lâchage par les pairs exclut du club des «gens biens». C’est la disgrâce qui frappe ceux qui, du palais au précipice, sont devenus non-fréquentables.
Il y a une morale à l’anecdote. Si on veut bâtir grand, il faut une grandeur d’âme. Et elle commence par l’humilité de tous, à chaque instant, mais surtout dans l’exercice du pouvoir. Décapiter les têtes multiples de la hydre, mais principalement tordre le cou à la perversion qu’elle a incarnée. Extirper des mentalités la corruption qui a contaminé le «fanahy maha olona».
La certaine idée du «rariny sy hitsiny» exige la restitution des biens mal acquis, la saisie des intérêts indûment produits, une hypothèque sur toute valeur ajoutée frauduleuse, le remboursement à la population les richesses nationales volées. Une sanction sociale et morale pire encore que l’exclusion du «club».
Voilà déjà 25 ans, en juin 2000, «Finances et Développement», une publication trimestrielle du FMI, consacrait un dossier «À l’assaut de la corruption». Ce qu’y décrivait le professeur Robert Klitgaard ressemble furieusement à du déjà vu, le Madagascar sous gestion mafieuse.
«La corruption systémique fausse les incitations, sape les institutions et redistribue la richesse et le pouvoir à ceux qui ne les méritent pas. Quand la corruption porte préjudice aux droits de propriété, à l’état de droit et aux incitations à investir, le développement économique et politique se paralyse. Des agents se voient soudainement placés à des postes clés par un processus politique dont le but est de leur donner accès aux biens publics. Leur incitation est de gagner de l’argent pour leurs maîtres politiques, et ils sont protégés par ceux-ci et par le Président. La tenue des dossiers et la comptabilité ont péri dans le chaos administratif, de sorte que les informations qui seraient utiles aux enquêtes sur la corruption et à son contrôle font défaut. La concurrence a été sapée de multiples façons. Certaines personnes à des postes politiques ont toute discrétion pour passer des marchés échappant à la concurrence et aux évaluations techniques. Les sanctions sociales qui frappent la corruption diminuent à mesure qu’elle envahit le système».
Ce dossier sur la lutte contre la corruption comportait également une contribution de deux représentants de Transparency International, Jeremy Pope et Frank Vogl.
«Les agences nationales de lutte contre la corruption peuvent être si dépendantes de leurs maîtres politiques qu’elles n’osent pas enquêter, même sur les plus corrompus des responsables de l’État, ou elles peuvent ne pas avoir le pouvoir d’engager des poursuites et être mal dotées en personnel. Une enquête menée par Gallup International dans les principaux pays émergents, à la demande de Transparency International, révèle que les travaux publics et le bâtiment étaient généralement considérés comme les secteurs où la corruption sévissait le plus. Les études effectuées par Transparency International indiquent que le bon fonctionnement d’une agence de lutte contre la corruption suppose (1) le soutien politique non
seulement du président d’un pays, mais aussi d’un large éventail de responsables politiques nationaux ; (2) l’indépendance politique et opérationnelle pour enquêter aux plus hauts niveaux de l’État ; (3) l’accès à la documentation et le pouvoir d’interroger des témoins ; (4) une grande intégrité chez les hauts responsables. En outre, la crédibilité et l’efficacité dépendent du comportement exemplaire de l’agence elle-même. Les agences anti-corruption sont vouées à l’échec si elles peuvent être soumises à une influence politique et utilisées comme arme pour attaquer les personnes qui critiquent le gouvernement. Il faut aussi des mesures de sauvegarde pour garantir que l’agence elle-même ne devienne pas une source d’extorsion et de corruption».
Ce dossier vieux d’un quart de siècle peut constituer l’an zéro d’une vraie lutte contre la corruption et les enrichissements sans cause, à Madagascar.
Nasolo-Valiavo Andriamihaja
Le président a sauté mais le système est toujours le même, avec les mêmes élus et les mêmes hauts fonctionnaires archi corrompus et la même armée pour diriger en coulisse l'enrichissement des plus nantis. Les esclaves n'ont pas été libérés, ils ont juste changé de maitres...
RépondreSupprimerAucune chance que Mada s'en sorte après ce que nous venons de voir: 22 morts mais pas un responsable arrêté? pas un hauts fonctionnaires de limogés? pas un seul corrompu d’arrêté? Mamy agissait seul? c'est une évidence voyons... prendre le peuple pour des cons.
Les Malgaches ont voté l'indépendance et remis leurs destins au mains d’irresponsables qui iront se vendre au plus offrant. Hier la France, aujourd'hui la Russie, demain la Chine?
Bon courage à ceux qui ne peuvent pas s’échapper, les autres l'ont déjà fait...