Le secteur privé, dans une conjoncture marquée par l’incertitude, a exprimé ses attentes à l’endroit du nouveau gouvernement. Investissements et production locale figurent en tête de ses priorités.
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Des ouvrières textiles en plein travail. |
Au cœur des bouleversements politiques récents, le secteur privé fait entendre sa voix. Plusieurs groupements, dont le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) et le Fivondronan’ny mpandraharaha Malagasy (Fivmpama), ont adressé leurs messages et recommandations à la Présidence de la Refondation.
Dans une lettre envoyée en fin de semaine, Tiana Rasamimanana, président du SIM, appelle à renforcer la production locale face à la montée des importations.
« L’industrie n’est pas un secteur parmi d’autres. C’est la colonne vertébrale de notre souveraineté économique et sociale », souligne-t-il.
Il déplore toutefois que « ce pilier du développement reste fragilisé par des politiques qui encouragent davantage l’importation que la production locale ». Et d’ajouter : « Il est temps de changer de paradigme, car la refondation de Madagascar ne se fera pas sans la force de son industrie. »
Du côté du patronat, le Fivmpama salue la nomination du Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo, issu du secteur privé. Pour son président, Rivo Rakotondrasanjy, cette désignation constitue « un signal fort en faveur d’un environnement des affaires apaisé, prévisible, transparent et juste ».
Le groupement rappelle le parcours du nouveau chef du gouvernement, marqué par plusieurs fonctions au sein d’organismes économiques : « Le secteur privé a toujours bénéficié de ses compétences et de son engagement, aussi bien dans l’entrepreneuriat, le financement des entreprises à travers la Fivmpama, le dialogue public-privé lorsqu’il était vice-président de la Chambre de commerce d’Antananarivo, ou encore l’appui à l’export au sein de l’International Trade Board of Madagascar », précise le patronat.
Contexte économique fragile
Sur le plan national comme international, la conjoncture demeure incertaine. « La machine économique est au point mort. Il faut quelqu’un pour redresser la barre et maintenir le cap », confie un opérateur économique.
Celui-ci évoque également la fin du dispositif Agoa et les pertes subies par les entreprises lors des pillages et actes de vandalisme des 25 et 26 septembre derniers, qui ont durement frappé le secteur productif.
Itamara Otton