Le colonel Michaël Randrianirina a prêté serment hier à la HCC. Diplomates et acteurs politiques ont répondu présent à cette cérémonie solennelle.
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Plusieurs ambassadeurs ont été présents lors de la cérémonie d’hier. |
C’est dans une atmosphère empreinte de solennité que s’est tenue, hier, à la Haute Cour constitutionnelle (HCC) d’Ambohidahy, la cérémonie de prestation de serment du président de la Refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina. Un moment institutionnel fort, marqué par la présence d’un large éventail d’acteurs diplomatiques et politiques, nationaux comme étrangers.
Le corps diplomatique a massivement répondu à l’invitation. Les ambassades et chancelleries étrangères étaient presque toutes représentées. Dans les premiers rangs figuraient plusieurs ambassadeurs, parmi lesquels Claire Pierangelo, ambassadrice des États-Unis ; Roland Kobia, ambassadeur de l’Union européenne ; Arnaud Guillois, ambassadeur de France ; et Patrick Lynch, ambassadeur du Royaume-Uni.
D’autres ambassadeurs étaient également présents, parmi lesquels Oliver Knoerich, ambassadeur d’Allemagne ; Stefano Toscano, ambassadeur de Suisse ; Abe Koji, ambassadeur du Japon ; et Ji Ping, ambassadeur de Chine à Madagascar. Les chargés d’affaires de la Russie et de l’Iran ont aussi pris place parmi les invités, tout comme Bruno Cunniah, ambassadeur de Maurice ; Rabab Said Abdou Abdelhadi, ambassadrice d’Égypte ; Monseigneur Tomasz Grysa, nonce apostolique ; et Park Ji Hyun, ambassadeur de Corée du Sud.
Des acteurs politiques présents
Aux côtés du corps diplomatique, la cérémonie a également rassemblé plusieurs figures politiques nationales. Parmi elles, les anciens présidents du Sénat Honoré Rakotomanana et Rivo Rakotovao, ainsi que l’ancien chef de l’État Marc Ravalomanana. La présence de Paul Maillot Rafanoharana, ancien officier de la Gendarmerie française récemment gracié dans l’affaire Apollo 21, a particulièrement retenu l’attention, symbole d’une ère politique qui semble vouloir tourner la page des anciennes tensions.
Autre fait marquant : la participation remarquée de représentants du mouvement GEN Z et de plusieurs influenceurs, illustrant l’élargissement du spectre des acteurs présents sur la scène publique. Le maire élu d’Imerintsiatosika, Parisoa Andriambolanarivo, ainsi que les trois conseillers municipaux de la coalition Firaisankina — Lily Rafaralahy, Clémence Raharinirina et Faniry Alban Rakotoarisoa — figuraient également parmi les invités. Ces derniers étaient à l’origine de la manifestation du 25 septembre, qui a lancé le mouvement de la GEN Z.
En revanche, l’absence des députés affiliés aux plateformes Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina (Irmar) et Union Pro Andry Rajoelina (Upar) a été remarquée, tout comme celle de la majorité des membres du gouvernement sortant. Seul l’ancien ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Benjamin Alexis Rakotomandimby, a fait le déplacement, ajoutant une touche de contraste à une cérémonie placée sous le signe du renouveau et de la recomposition politique.
Tsilaviny Randriamanga
Andry Nirina RAJOELINA a été remis à sa place et cette analyse est pertinente :
RépondreSupprimerLa chute du président élu dans des conditions contestées dans un pays aux multiples potentialités mais entravé par une effarante corruption n’est pas, a priori, une mauvaise nouvelle. Surtout lorsque, en dépit d’une répression féroce, la jeunesse malgache, dont on ne peut que saluer la volonté de prendre son destin en main, a finalement obtenu, samedi, que l’armée prenne son parti sans effusion de sang. Une petite élite a prospéré autour du président, s’arrogeant, grâce aux leviers de l’Etat et à une corruption généralisée, marchés publics et monopoles sur l’exploitation des ressources naturelles, exportées selon des circuits pas toujours officiels. Depuis son exil à Dubaï Andry Rajoelina se place à présent vainement sur le terrain du droit pour contester l’acte de destitution voté par l’Assemblée nationale malgache. Il dénonce une dérive inconstitutionnelle consacrée par la prise de pouvoir des militaires, dont l’une des conséquences pourrait être la suspension des financements internationaux vitaux pour Madagascar. Il parle en connaissance de cause, puisqu’il a lui-même été sanctionné en 2009 pour un vrai coup d’état . On ne peut qu’être frappé par le cynisme de cette mise en garde, de la part d’un dirigeant qui n’a cessé de bafouer le droit pour asseoir son pouvoir, et finalement pour masquer son déni des causes du soulèvement populaire qui a conduit à sa chute. Rien ne dit que les militaires au pouvoir voudront et sauront satisfaire les attentes de la population en souffrance. Mais la communauté internationale, qui a fermé les yeux sur les dérives de M. Rajoelina, ferait montre d’hypocrisie si elle se précipitait pour infliger des souffrances supplémentaires à une population qui vient de se libérer d’un dirigeant indigne.
Quant à Emmanuel Macron, il aurait mieux fait de s’abstenir, plutôt que de manifester le 13 octobre son souci de la « continuité institutionnelle » à Madagascar, renouvelant un message si souvent adressé par Paris à l’égard de dirigeants africains corrompus mais amis, qui nourrit les colères populaires.
La France gagnerait beaucoup à rattraper la bévue de l'exfiltration de ce tyran sanguinaire en respectant la volonté légitime du peuple Malgache .