PARLEMENT - Situation confuse à l’Assemblée nationale

Les élus de la Chambre basse n’arrivent pas à s’entendre sur la mise en place du bureau permanent.

Depuis la destitution de l’ancien bureau permanent, l’Assemblée nationale est plongée dans une impasse institutionnelle. À ce jour, seul le président de la Chambre basse a été élu, laissant vacants les postes clés de l’institution. Les séances prévues pour élire les sept vice-présidents, les questeurs et le rapporteur général ont, pour la plupart, été annulées à la dernière minute ou se sont soldées par des désaccords persistants.

Ce blocage révèle les profonds clivages politiques qui divisent actuellement l’hémicycle de Tsimbazaza. La situation s’est tendue après la déclaration du groupe parlementaire Isika Rehetra Miaraka amin’i Andry Rajoelina (Irmar), qui revendique toujours la majorité à l’Assemblée. Dans un communiqué publié mardi, les élus de ce groupe ont rejeté toute tentative visant à les écarter du futur bureau permanent, ravivant ainsi les tensions avec les députés du groupe Firaisankina et certains élus indépendants, favorables à une redistribution des postes pour instaurer un nouvel équilibre politique.

Verrouillage du bureau permanent

Selon une source parlementaire, les discussions achoppent principalement sur la répartition des postes de vice-présidents par province, ainsi que sur les sièges stratégiques de questeur et de rapporteur général. Les députés de la coalition Firaisankina, renforcés par des élus sans étiquette, souhaitent verrouiller ces fonctions afin de s’assurer un contrôle accru sur les travaux de l’Assemblée. De leur côté, plusieurs membres de la plateforme Irmar, dont certains avaient soutenu la motion d’empêchement contre l’ancien président Andry Rajoelina, dénoncent une manœuvre visant à marginaliser leur groupe.

Cette impasse n’est pas sans conséquence sur le fonctionnement du Parlement. L’élaboration de l’ordre du jour de la session ordinaire dépend de la conférence des présidents, organe composé des membres du bureau permanent. Tant que ce dernier n’est pas formé, il est impossible de planifier les travaux législatifs, notamment l’examen du Projet de loi de finances initiale (PLFI) 2026, un texte crucial pour la mise en œuvre de la politique gouvernementale.

À mesure que la paralysie se prolonge, les observateurs redoutent un ralentissement général du processus législatif et un affaiblissement du rôle de contrôle de l’Assemblée sur l’exécutif. En pleine période de transition politique, ce bras de fer interne illustre les tensions persistantes entre les différentes forces en quête de positionnement dans le nouvel équilibre du pouvoir.

Tsilaviny Randriamanga 

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