Pour les scientifiques malgaches, la réalité reste difficile. « Le financement de la recherche est extrêmement limité. Seulement 0,01 % du budget national y est consacré, alors que d’autres pays allouent jusqu’à 5 % », selon le Dr Rondro Baohanta, présidente de l’ACE (Association des Chercheurs Enseignants), lors d’un événement organisé hier à l’Académie Malagasy de Tsimbazaza, en partenariat avec Yas Madagascar.
Placée sous le thème « Redéfinir l’écosystème scientifique à Madagascar: les chercheurs et leur rôle dans le processus de développement», cette rencontre visait à repenser le système scientifique national et à repositionner les chercheurs au cœur des décisions stratégiques du pays. Si le nombre de chercheurs est élevé, beaucoup ignorent encore ce que l’on attend réellement d’eux.
L’objectif est de renforcer les compétences des chercheurs afin qu’ils deviennent un véritable moteur du développement. Un document technique, fruit des travaux de l’atelier, sera remis aux décideurs pour orienter les politiques publiques.
« Le développement passe par l’écoute des propositions issues de la recherche », insiste-t-elle, soulignant par ailleurs le manque de lien entre expertise et décision.
« Nous produisons des résultats de qualité, mais ils n’atteignent pas toujours les acteurs qui pourraient les utiliser. Il est donc essentiel de mieux diffuser nos travaux », ajoute-t-elle.
L’Association des Chercheurs Enseignants, qui compte environ quatre cents membres, ambitionne ainsi de rapprocher le monde de la recherche et celui de la décision afin de favoriser un véritable changement.
Mialisoa Ida
