Une semaine est passée depuis le pillage dans la capitale. L’approvisionnement en Produits de première nécessité (PPN) redémarre. « 60 à 70 % de nos fournisseurs sont déjà revenus. Hier, par exemple, des fournisseurs en provenance d’Alaotra-Mangoro ont fait des livraisons de riz Makaolika. Ceux en provenance de la région Bongolava n’ont pas encore repris. C’est la raison pour laquelle il n’y a pas encore de Tsipala dans notre magasin », indique Manitrarivo, grossiste de riz à Anosibe, hier. Cette reprise a été accompagnée d’une « légère » hausse de prix. « Il y a une différence de 50 ariary par kilo pour le Makaolika, et de 100 ariary par kilo pour le vary gasy », poursuit la source. Des fournisseurs ont également livré des savons dans ce marché, hier. Certains commerçants, qui avaient vidé leurs magasins pour prévenir le pillage, ont commencé à y réintroduire leurs stocks.
Si la situation s’arrange progressivement pour le riz et le savon, d’autres PPN demeurent rares sur le marché. La grande majorité des commerces à Anosibe ne disposent que de peu ou pas du tout d’huiles, de sucre, de farine. Un grossiste enhuile dans ce marché ne dispose que de quelques bidons d’huile, alors qu’en temps normal il en dispose en grande quantité, ainsi que de grandes quantités d’huile cachetée. « Nous n’osons toujours pas introduire de nouvelles marchandises. Depuis ce pillage, rien n’a été vendu. Samedi et lundi, seuls quelques clients sont venus, mais les commerçants hésitent toujours à approvisionner. Car même les grossistes ferment parfois dès midi. Ils ont peur aussi. La situation reste instable et les commerçants ont peur d’ouvrir leurs magasins », indique une femme tenant un lieu de commerce à Anosibe.
Hier, l’atmosphère à Antananarivo s’est calmée avec la suspension des manifestations, mais l’inquiétude persiste. « Nous avons peur de bloquer nos fonds dans les marchandises, en ce temps de crise, ainsi nous nous absentons de nous approvisionner en grande quantité pour le moment », évoquent-ils. Manitrarivo, le grossiste en riz, se montre toutefois confiant qu’il n’y aura pas de pénurie de PPN. « Le riz était abondamment disponible avant cette crise. La situation d’aujourd’hui s’explique uniquement par la peur, qui empêche les fournisseurs de réapprovisionner », estiment-ils.
Miangaly Ralitera