J’ai (déjà) dit

En 33 ans de Chronique, depuis Jureco jusqu’à L’Express de Madagascar en passant par 2424.mg et «Tia Tanindrazana», sans oublier «Le Taratasy», j’ai la conscience tranquille d’avoir quasiment tout passé en revue. Le patrimoine historique, la langue malgache, l’indépendance et la séparation des pouvoirs, les arts et métiers, l’indispensable décentralisation, Air Madagascar, l’indépendance énergétique, la nécessité d’une marine pour une île, l’éducation et la Culture majuscule, l’autonomisation de la femme, l’éducation civique, le Betsimitatatra et le Laniera, les routes nationales, les Pangalanes, l’IVG, l’agriculture, la recherche scientifique, la phytothérapie, le Grand Tana, le découpage territorial, la Franc-Maçonnerie, l’architecture, l’éducation au Beau, la corruption, l’armée et la gendarmerie, le Fodilahimena, les Jésuites, l’eau et l’électricité, l’éducation de base et l’enseignement supérieur, la pétanque, J.-J.Rabearivelo, les Mahaleo, les Takelaka Notsongaina, le Code de la route, la double nationalité, la THB, le pur porc, la géographie fluviale de Madagascar, l’Austronésie, les îles éparses, de Gaulle, Ranavalona 1ère, Lagarde et Michard, la diaspora gasy, les Anciens de Saint-Michel, le «Tantara Ny Andriana», les «lambo resy» et les «kisoa dia», la peine de mort, le «Firaketana», le tapage diurne et nocturne, le 13 mai, la femme, l’amour et le désir, la vie.  

Un dernier scrupule cependant me taraude l’esprit : ces textes seraient-ils restés lettres mortes ? Un monologue de belles lettres reste un monologue. C’est pourquoi je vais jouer collectif en pensant donner de la visibilité, ici, à des militants d’autres causes que je pourrais faire miennes. 

Place alors à ce communiqué conjoint du «Collectif Tany» et du «SIF (Sehatra Iombonana ho an’ny Fananan-Tany/ Solidarité des Intervenants sur le Foncier). Ils l’avaient publié, le 12 décembre 2016, suite à un atelier, «Le foncier au service du développement de l’agro-industrie», qu’ils avaient qualifié d’injustice : «Priorité évidente accordée à l’agro-industrie au détriment de l’agriculture familiale paysanne. L’organisation d’un atelier sur le foncier au service du développement de l’agriculture familiale paysanne constituerait une réparation intéressante des injustices créées par ce atelier du 9 décembre 2016 à Antsirabe». 

«Alors que de nombreuses sociétés d’agro-industrie travaillent déjà à Madagascar depuis des années, des statistiques présentées par le représentant du Ministère de l’Économie ont montré la contribution nettement plus importante de l’agriculture familiale au PIB du pays (23,6%) par rapport à l’agro-industrie (1,2% du PIB). En effet, les investisseurs ont obtenu des superficies de terres importantes pour des projets qui n’ont pas fait l’objet d’études préalables suffisantes de la part de l’EDBM et de l’État. Des projets ont donc été abandonnés faute de réussite, certaines cultures se sont avérées non rentables, pourtant les terres n’ont pas été retirées aux investisseurs et rendues aux habitants».

«Le système de l’agro-industrie préconisé actuellement à Madagascar, en termes d’investissements agricoles sur de vastes surfaces pour l’extension de plantations de monoculture, vivrière ou non, et pour l’exportation de produits souvent non transformés, provoque des expulsions de paysans malgaches de leurs terres (...). Ce système fournit de la nourriture et du travail aux habitants des autres pays mais menace la sécurité alimentaire des Malgaches. Même les paysans producteurs risquent d’acheter toute leur nourriture au prix du marché international si ce système se développe».

«Appuyer l’agriculture familiale pour augmenter sa production et réserver les ressources des investisseurs à la création de vraies industries agro-alimentaires pour transformer localement cette production (de l’agriculture familiale) pourra : (1) faire gagner sûrement davantage d’argent aux investisseurs ; (2) préserver les intérêts des paysans qui garderont leurs terres et leurs emplois ; (3) bénéficier à l’intérêt général en termes de développement des compétences nationales et de ressources fiscales pour l’État».

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

1 Commentaires

  1. en1947 le malgache révolté voulait reprendre la terre du colon qui donnait davantage. Cette terre lui est revenu justement avec l'indépendance mais aujourdhui cette terre donne de moins en moins et le pays a faim.

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