HÔPITAL - La maternité de Befelatànana ferme ses portes

La direction du Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie-Obstétrique de Befelatànana annonce que l’établissement n’accueille plus de patients. La majorité de son personnel a suspendu ses activités.

Le service des urgences de la maternité Befelatànana, hier.

Les femmes qui avaient prévu d’accoucher au Centre Hospitalier Universitaire de Gynécologie-Obstétrique de Befelatànana (CHU GOB) doivent désormais trouver d’autres établissements. Cette maternité ferme ses portes. « Nous sommes contraints de ne plus accueillir de nouveaux patients à l’hôpital (…) Nous demandons donc aux hôpitaux environnants de ne plus orienter de patients vers le CHU GOB jusqu’à ce que nous puissions de nouveau accueillir les patients », indique un communiqué de l’hôpital, hier.

La direction de l’hôpital a pris cette décision à la suite de l’annonce faite par le personnel paramédical du CHU GOB indiquant qu’il ne pouvait plus travailler en raison de l’insécurité sur le lieu de travail, ainsi que de l’arrêt des autres collègues chargés des soins aux patients (internes et internes qualifiants). « Les conditions minimales nécessaires pour assurer légalement les soins aux patients ne sont pas remplies », précise l’hôpital.

Les paramédicaux ont annoncé, hier, qu’ils entraient en grève. « Les gaz lacrymogènes ont encore touché l’hôpital hier », a déclaré Jean Christian Razanakoto, porte-parole des paramédicaux. « Il est impossible de fonctionner correctement sans paramédicaux, internes et internes qualifiants. Aucun soin n’est assuré pour les patients : ni administration de médicaments, ni pansement, ni surveillance, ni aucun autre acte nécessaire. Les opérations césariennes sont également compromises, car elles nécessitent la présence simultanée du chirurgien, de l’infirmier de bloc, de l’instrumentiste, du médecin anesthésiste et de l’infirmier anesthésiste. Dès qu’un membre de cette équipe manque, l’intervention devient difficile, voire impossible », explique un médecin réanimateur-anesthésiste.

Patients évacués

Vendredi, le personnel paramédical a averti qu’en cas de nouveaux tirs de gaz lacrymogènes touchant l’hôpital, il suspendrait l’ensemble de ses activités. Cette situation s’est de nouveau produite samedi après-midi, terrorisant patients et personnel. « J’ai échappé de peu à une balle réelle dans la cour de l’hôpital. Une sage-femme s’est évanouie, asphyxiée par les gaz lacrymogènes », raconte Jean Christian Razanakoto. Certains patients ont été évacués de leurs chambres et des nouveau-nés placés en couveuse. « Les gaz lacrymogènes ont été lancés au pied de l’hôpital et ont atteint les chambres. C’était vraiment asphyxiant, encore plus que lors des précédentes interventions », ajoute un accompagnateur.

Depuis le début des manifestations, l’hôpital a été touché à plusieurs reprises par des bombes lacrymogènes. Face à cette situation, le personnel paramédical exige un renforcement des mesures de sécurité comme condition indispensable pour reprendre pleinement ses activités.

La fermeture de cette maternité aura des conséquences importantes. Le CHU GOB, maternité de référence, constitue le dernier recours pour les femmes enceintes présentant des complications nécessitant une césarienne. Les centres hospitaliers régionaux de référence des districts ne disposent pas du personnel suffisant pour assurer ces interventions au quotidien.

Miangaly Ralitera

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