Le nom du prochain Premier ministre suscite déjà un vif débat politique. Entre pressions des partis, syndicats et députés, la surenchère autour du profil du chef du gouvernement s’intensifie à l’approche de la nomination.
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Des politiciens présents sur la place du 13 mai. |
Le président de la Refondation de la République, le colonel Michaël Randrianirina, devrait annoncer dans les prochains jours la nomination du Premier ministre. Cette étape cruciale provoque une agitation politique importante, les partis, associations et mouvements citoyens multipliant recommandations et propositions sur le profil du futur chef du gouvernement et la composition de son équipe ministérielle. La scène politique traduit ainsi une véritable surenchère d’influences à la veille de la formation du nouvel exécutif.
Malgré l’indication préalable du chef de l’État selon laquelle le Premier ministre sera un civil, certaines voix, comme celle du général retraité Alfred Rakotomaronirina, plaident pour la nomination d’un militaire. Selon lui, ce choix garantirait une prise de décision ferme face aux pressions susceptibles de menacer l’intérêt national, notamment celles de certaines minorités politiques ou économiques. Cette divergence illustre le clivage entre une logique de sécurité et d’ordre et une logique de technicité et de réforme, au cœur du débat sur la gouvernance à Madagascar.
Parallèlement, les syndicats, par l’intermédiaire du « Randranasendikaly », ont exprimé leur préférence pour un Premier ministre indépendant des partis politiques traditionnels. Ils insistent sur un profil de technicien capable de mener rapidement les réformes économiques et sociales promises.
Une nouvelle tête exigée
Selon eux, la compétence technique et la neutralité politique priment sur l’expérience partisane, afin de restaurer la confiance du public et de dynamiser l’action gouvernementale.
Un consensus émerge toutefois sur un point central : le Premier ministre doit incarner le renouveau. Le futur chef du gouvernement ne doit pas avoir été membre des administrations précédentes, afin d’éviter la répétition des pratiques du passé et de renforcer la légitimité du nouvel exécutif. Cette exigence a été réaffirmée publiquement sur la place du 13-Mai par des députés, notamment Hanitra Razafimanantsoa, élue du premier arrondissement d’Antananarivo. Elle a souligné que la sélection du Premier ministre devrait résulter d’un consensus parlementaire, conformément à l’article 54 de la Constitution, et que toute affiliation à l’ancien parti au pouvoir constituerait un obstacle à sa nomination.
Sur les réseaux sociaux, les spéculations se multiplient quant à l’identité de la personne qui sera nommée à Mahazoarivo. D’anciens présidents, d’anciens membres du gouvernement ou d’anciens présidents de chambres parlementaires ont été évoqués ces derniers jours. Toutefois, aucune de ces personnes n’a encore confirmé avoir été consultée pour ce poste.
Tsilaviny Randriamanga