EXÉCUTIF - La mise en place du gouvernement devient cruciale

Lors de la passation à Mahazoarivo, le Premier ministre Herintsalama Rajaonarivelo a annoncé l’imminente formation du nouveau gouvernement. La nomination rapide des ministres est jugée cruciale pour relancer l’appareil administratif.

Le Premier ministre Rajaonarivelo, lors de la revue des troupes à Mahazoarivo, hier.

Le temps presse. Certes, une partie de la classe politique et de la société civile plaide pour une concertation approfondie et “inclusive” avant la nomination des nouveaux ministres. D’autres vont jusqu’à contester la désignation du Premier ministre. Cependant, la situation impose désormais l’urgence d’installer le nouveau gouvernement.

L’enjeu est clair : relancer la machine administrative. Depuis le début de la crise, plusieurs secteurs essentiels sont à l’arrêt. Premier exemple douloureux : la paralysie des hôpitaux publics à cause de la grève des internes en médecine, qui refusent de reprendre le travail tant que leurs revendications sociales ne sont pas satisfaites. En conséquence, certains établissements refusent d’accueillir de nouveaux malades et des interventions chirurgicales sont annulées.

Même constat dans l’éducation nationale, où le syndicat des enseignants maintient la grève, entraînant la fermeture prolongée des écoles publiques. La désignation rapide des ministres concernés apparaît donc indispensable pour engager des discussions avec les syndicats et rechercher un consensus. Certaines revendications, comme celle du syndicat des agents pénitentiaires, ont même une dimension politique.

Reprise en main

Ces derniers réclament la création d’un secrétariat d’État à l’administration pénitentiaire et, en attendant, refusent d’accueillir de nouveaux détenus - une situation qui paralyse le système judiciaire. Pour nombre de syndicats, les changements politiques sont perçus comme une occasion d’affirmer leurs revendications. Cependant, il serait excessif de prendre en otage la population dans l’attente de réponses favorables à toutes les demandes.

Lors de son discours à l’issue de la passation de service, hier à Mahazoarivo, Herintsalama Rajaonarivelo a déclaré que le nouveau gouvernement “sera connu d’ici peu”. Entre la pression des manifestants, les négociations politiques et les revendications syndicales, les chefs de l’Exécutif se retrouvent dans une position délicate, contraints de ménager la chèvre et le chou.

Le Premier ministre promet une équipe composée de “responsables ayant le sens du devoir, de la transparence et une obligation de résultats”. Les futurs ministres devront incarner le renouveau dans la gouvernance publique et la refondation souhaitée par ceux qui ont désavoué l’ancienne administration. Le pouvoir actuel devra toutefois éviter que cette nouvelle composition ne suscite, à son tour, une nouvelle vague de contestation.

Mais le temps et la conjoncture jouent contre les chefs de l’Exécutif. Ils doivent boucler rapidement la sélection des ministres. La relance de l’appareil d’État et des services publics passe également par l’examen du projet de loi de finances 2026, qui devra être entièrement revu pour s’aligner sur les nouvelles priorités politiques.

La tâche est urgente : la session budgétaire est déjà ouverte pour une durée de soixante jours, même si la convocation d’une session extraordinaire avant la fin de l’année reste envisageable. Par ailleurs, une reprise en main de l’administration s’impose, tant une certaine anarchie s’est installée avec la crise et l’absence de ministres titulaires. L’exemple le plus frappant en est la libération de personnalités condamnées, censées être détenues, sans qu’aucune décision judiciaire ne l’autorise.

Garry Fabrice Ranaivoson

2 Commentaires

  1. la Belgique à fonctionné pendant des mois sans gouvernement et elle s'en est plutôt mieux sortie que lorsqu'elle en avait un. Si toutes les corporations attendent un nouveau gouvernement dans l'espoir de faire avancer des revendications sociales, Madagascar est foutu. JFK disait: " ne vous demandez pas ce que votre pays peu faire pour vous mais qu'est ce que vous pouvez faire pour votre pays". Sans un changement drastique de mentalité l'ile est condamnée à rester sous le joug des puissance étrangères qui s’achèteront les gouvernements es uns après les autres...https://www.youtube.com/watch?v=-FcfYt9RbaY.
    C'est hallucinant de voir Mada remplacer la peste par le choléra et s'imaginer que cela ira mieux dans l'avenir...

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  2. La Belgique n'était pas sous l'effet d'un coup d'état militaire. Les structures administratives fonctionnaient normalement. Faut pas tout mélanger Marco, car dans nos ministères tout a déjà disparu financièrement. Comment relancer la machine, avec quel financement et quel personnel ? Faudra du temps au temps et le fond n'est peut-être pas encore atteint ! Comme disent les Américains, que Dieu protège notre pays. Les militaires heu heu !!!

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