Dr DENIS ALEXANDRE LAHINIRIKO - « Connaître le passé, c’est éviter de refaire les mêmes erreurs »

Le Docteur Denis Alexandre Lahiniriko, historien, parle de son livre.

En quelques mots, de quoi parle le livre ?

Ce livre relate l’histoire de la Deuxième République née en 1975 à Madagascar et jusqu’à sa chute. (...) Dans ce livre, je reviens largement sur les péripéties de sa naissance, dans laquelle Didier Ratsiraka occupe une place importante. J’aborde également l’idéologie du régime de cette époque, que je qualifierai de « Ratsirakisme ». Il s’agit d’une représentation du monde mêlant nationalisme, tiers-mondisme avec une bonne dose de marxisme. C’est assez original et propre à Madagascar. J’aborde également la vie politique ainsi que la structuration de l’État (...). L’économie est également abordée sous l’angle de la Malgachisation. La culture y figure, mais également la chute du régime, en butte avec une géopolitique défavorable et l’échec de sa vision de développement.

Pourquoi y a-t-il eu besoin d’écrire un ouvrage sur la 2e République ?

Il y a une méconnaissance de cette période cruciale pour l’évolution contemporaine de Madagascar. Avec les générations actuelles, la mémoire de la Deuxième République se perd. Actuellement, certains pensent qu’il s’agirait d’un « âge d’or », pendant lequel Madagascar et les Malgaches seraient dans de meilleures conditions. Leur jugement se base, bien sûr, sur le contexte actuel. Or l’histoire est toujours complexe et, pour une meilleure compréhension, il faut contextualiser les événements. Ce livre permet justement de mieux appréhender cette partie de l’histoire de Madagascar dans son contexte historique, mais pas mémoriel.

À qui ce livre s’adresse-t-il ?

Le livre est destiné au grand public qui s’intéresse au passé du pays. Il s’adresse plus particulièrement aux jeunes générations qui n’ont pas vécu cette période. Cela leur permettra de comprendre l’engagement des hommes et des femmes dans une vision politique dont l’objectif est de définir un « homme nouveau » dans une « société nouvelle », dans laquelle l’exploitation de l’homme par l’homme était appelée à être bannie. À travers cet ouvrage, on peut comprendre que l’optimisme du départ n’écarte pas les échecs quand il s’agit de la gouvernance de l’État.

Garry Fabrice Ranaivoson

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