BUDGET - La loi de finances arrive à l’Assemblée nationale

Le projet de loi de finances initiale 2026 a été présenté à temps à l’Assemblée nationale. Il assure la continuité du ministère de l’Économie tout en intégrant la vision du nouveau gouvernement.

Le SG du ministère de l’Économie et des Finances (à d) et le nouveau ministre.

Le Projet de loi de finances initiale (PLFI) 2026 a été officiellement déposé à l’Assemblée nationale. Selon le ministre de l’Économie et des Finances, Herinjatovo Ramiarison, l’objectif est de respecter scrupuleusement le calendrier pour permettre aux députés d’engager de véritables discussions : « Il faut que les députés aient le temps de débattre, et non pas seulement d’approuver », a-t-il insisté. Le texte, élaboré entre mars et octobre, a subi peu de modifications. Il s’appuie sur le travail technique déjà entamé par l’équipe sortante, tout en intégrant la vision du président de la refondation de la République et les aspirations de la population.

La cérémonie de passation de service s’est déroulée hier au siège du ministère à Anosy. L’ancienne ministre, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, n’ayant pu être présente car elle a déjà pris ses nouvelles fonctions à Washington, c’est le secrétaire général Andry Velomiadana Bearison Ramanampanoharana qui a assuré la passation au nom de la ministre sortante. « Le pays a traversé des périodes de turbulence, et le ministère n’y a pas échappé. Aujourd’hui, les structures et les cadres sont en place. Il est temps de se concentrer pleinement sur les missions et responsabilités de chacun pour contribuer au développement du pays », a-t-il affirmé.

Trois priorités

Une loi de finances rectificative est déjà envisagée pour juillet prochain, afin d’adapter le budget aux éventuelles évolutions économiques. « Des changements surviennent toujours en cours d’exercice, il est donc légitime d’apporter des corrections », a expliqué le ministre.

Le ministre a présenté trois axes majeurs pour le budget 2026. Premièrement, la gestion fiscale : le taux de prélèvement, actuellement à 11 % du PIB, reste faible comparé aux 17 à 18 % observés dans des pays similaires. « L’objectif n’est pas d’augmenter les impôts, mais de renforcer la collecte et d’élargir l’assiette fiscale », a-t-il précisé.

Ensuite, les dépenses publiques : le ministère veut renforcer le suivi de l’impact budgétaire. « Il ne s’agit pas de dépenser moins, mais de s’assurer que chaque ariary dépensé ait un réel impact sur les objectifs fixés », a expliqué le ministre, soulignant la nécessité d’une rationalisation des dépenses publiques.

Enfin, la relance économique constitue la troisième priorité. Le secteur secondaire, notamment manufacturier, affiche une croissance négative de –0,7 % en 2025. Le ministère mise sur le financement interne, la coopération avec les bailleurs et la stimulation des investissements directs étrangers et locaux pour inverser cette tendance.

« Le PLFI a été préparé par les techniciens du ministère, qui poursuivent leur mission avec la même rigueur, tout en intégrant la vision du nouveau gouvernement », a conclu le ministre.

Peu modifié dans son contenu, le budget 2026 va donc être plus une continuité maîtrisée, mais aussi une volonté de redonner du sens et de l’efficacité à la dépense publique.

Irina Tsimijaly

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne