ATSIMO ANDREFANA - Des foyers de tension se créent

Les manifestations ne s’estompent pas. Des revendications émergent de divers départements et de divers districts de la région Atsimo Andrefana.

Des enseignants manifestant devant le bureau de la direction régionale de l’Éducation Atsimo Andrefana  à Toliara-centre.

La lutte n’est pas finie. C’est ainsi que des membres du syndicat des enseignants de la région Atsimo Andrefana (Sempama) réagissent face à la situation politico-sociale actuelle. « Nous ne nous arrêterons pas à mi-chemin dans notre revendication pour de meilleures conditions de travail des enseignants. Pour ne citer que la situation sans suite des enseignants FRAM dans le processus de recrutement. Il y a même des gens qui ont demandé de l’argent contre une promesse de recrutement. C’est inadmissible. Nous luttons pour l’éradication de la corruption au sein de l’éducation», explique un représentant du Sempama Atsimo Andrefana. 

Des enseignants de quelques écoles publiques refusent d’enseigner et maintiennent la grève dans les rues de Toliara. Ils demandent le remplacement du directeur régional de l’Éducation nationale (DREN) Atsimo Andrefana, du chef de la circonscription scolaire (Cisco) de Toliara I, du chef de la zone d’administration pédagogique (ZAP), des proviseurs et de certains directeurs d’école. Le syndicat du personnel de l’administration pénitentiaire n’effectue plus de déferrements depuis trois semaines. Des prévenus restent en détention préventive. Le syndicat rejoint la revendication nationale de dédier un ministère autonome à l’administration pénitentiaire. La commune urbaine de Toliara reste fermée depuis une semaine. Le personnel n’a pas perçu de salaire depuis seize mois.

Régionales

Les internes de l’hôpital Be de Toliara ne foulent plus les urgences de l’établissement depuis deux semaines. Ils revendiquent également de meilleures conditions et des présalaires équivalents aux salaires des médecins. Ils parcourent les rues de la cité du Soleil tous les matins avec des banderoles. Après le fokontany d’Ambohitsabo, dont le bureau a été cloué par des habitants du quartier, les fokontany de Besakoa et Andaboly ont suivi le mouvement. Des affrontements physiques entre les partisans et les « contre » des chefs fokontany ont même éclaté mardi dernier.

Les revendications prennent une ampleur régionale. Dans le district de Sakaraha, des habitants ont brûlé des pneus pour démontrer leur mécontentement face à l’actuel maire de la commune rurale de Sakaraha, qu’ils veulent destituer. Les forces de l’ordre ont vite encadré les manifestants. Dans le district d’Ampanihy, des récriminations s’adressent à la Jirama qui peine à approvisionner en eau depuis des mois. « La population d’Ampanihy-ville menace de descendre dans la rue pour que les autorités considèrent le problème de la Jirama locale. Aucune goutte d’eau ne parvient aux robinets, et ce, depuis longtemps. Le chef du secteur de la compagnie d’eau et d’électricité nous a expliqué que des pièces mécaniques sont défectueuses et qu’il attend toujours leur remplacement depuis Toliara », rapporte Haja Alexisco, délégué de communication à Ampanihy. Les habitants puisent ainsi de l’eau des petites rivières environnantes, telles qu’à Mamirano, et des cas de diarrhées, surtout chez les enfants, sont signalés à l’hôpital d’Ampanihy. Jusqu’à hier, il n’y a pas encore eu de descente dans les rues.

Mirana Ihariliva

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