Après dix mois d’immobilisme, le conseil municipal d’Antsiranana se réunit enfin. Cette reprise ouvre la voie à un renouveau de la gouvernance locale.
| Les conseillers municipaux et les autorités civiles et militaires locales ont montré de la cohésion. |
Après plusieurs mois d’un mutisme administratif inquiétant, le conseil municipal d’Antsiranana s’est enfin réuni pour la première fois depuis la longue absence du maire élu, Jean Luc Désiré Djavojozara, impliqué dans une affaire judiciaire.
Cette séance, attendue avec impatience par la population et les acteurs locaux, marque la reprise officielle des activités de la commune urbaine et suscite l’espoir d’un nouveau souffle dans la gouvernance municipale.
Depuis la proclamation des résultats des élections communales du 20 janvier 2025, aucun conseil municipal n’avait pu se tenir à Antsiranana. Une situation de blocage total qui a empêché la prise de décisions essentielles pour la gestion des affaires locales et le fonctionnement des services publics.
Dix mois sans organe délibératif : aucune décision importante n’a pu être prise, même si une délégation spéciale avait été mise en place. Les projets de développement sont restés bloqués, les services publics ont fonctionné de manière fragmentaire et les finances communales n’ont pas connu la rigueur habituelle du contrôle politique, laissant plusieurs dossiers en suspens. Cette situation a fragilisé la gouvernance locale, ralenti la mise en œuvre des engagements pris envers la population et plongé l’administration communale dans une véritable léthargie institutionnelle.
Mais la première séance exceptionnelle, tenue jeudi 30 octobre dans la grande salle de la commune urbaine d’Antsiranana, sous la convocation de la préfecture, marque le retour à la normale — et la nécessité urgente de rattraper le temps perdu tout en rétablissant la confiance des citoyens.
Un nouveau bureau permanent
Cette réunion, tant attendue, suscite ainsi l’espoir d’un nouveau départ pour la gouvernance locale et symbolise la fin d’une longue parenthèse administrative.
À l’issue de cette reprise des réunions du conseil municipal, les élus ont procédé à l’élection du bureau permanent, étape considérée comme un tournant crucial.
La séance, tenue dans une atmosphère démocratique, a réuni l’ensemble des conseillers municipaux, à l’exception d’un absent excusé ayant donné procuration. Les débats ont porté non seulement sur la composition du bureau, mais aussi sur la nécessité de tourner la page d’une période d’instabilité administrative. Tous ont pris part à un scrutin exemplaire, marqué par une unanimité rare dans la politique locale. Les candidats uniques présentés à chaque poste — président, vice-président et rapporteurs — ont été élus sans opposition ni abstention, un signe fort d’unité après plusieurs mois de tensions politiques.
À l’issue du vote, les membres du bureau permanent — composés d’un président du conseil, d’un vice-président et de deux rapporteurs — ont été investis dans leurs fonctions par le préfet Hermine Jahdà Tsirinary, en présence des instances exécutives conduites par le maire. Tous ont été élus à l’unanimité.
Raheriniaina