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Le président du Sénat, le général Richard Ravalomanana, à côté du gendarme toujours hospitalisé. |
Une enquête judiciaire a été ouverte pour faire la lumière sur les circonstances ayant conduit au décès de deux gendarmes et à l’hospitalisation d’un troisième, tous en mission de maintien de l’ordre sur le parvis d’Analakely dans la nuit de lundi à mardi.
Les trois gendarmes, tous rattachés à la Direction de la Police judiciaire, auraient consommé ensemble un repas acheté à midi sur le parvis d’Analakely, la veille des faits. Quelques heures plus tard, ils ont présenté des symptômes : vertiges, détresse respiratoire, perte de conscience. Deux d’entre eux n’ont pas survécu.
Le troisième est actuellement en traitement à l’hôpital militaire de Soavinandriana.
Les symptômes observés rappellent ceux d’une intoxication alimentaire ayant déjà causé des décès à Ambohimalaza, selon des sources médicales. Les corps des deux sous-officiers supérieurs ont été transférés à la morgue, en attente d’analyses médico-légales. Les autorités n’excluent pas la piste d’un empoisonnement.
Contexte de manifestations
Les victimes faisaient partie des forces mobilisées pour sécuriser le centre-ville, dans un contexte de manifestations contre les délestages et les revendications politiques. Depuis des jours, gendarmes, policiers et militaires sont postés jour et nuit sur le parvis d’Analakely et l’avenue de l’Indépendance.
Le président du Sénat, le général Richard Ravalomanana, s’est rendu mardi au chevet des familles endeuillées et du gendarme hospitalisé. Il a exprimé sa solidarité et insisté sur l’importance de préserver les valeurs malgaches, appelant à éviter les actes de vandalisme ou de destruction de biens dans le contexte politique actuel.
Les familles des victimes, chacune composée d’une épouse et de trois jeunes enfants, ont reconnu ce geste de réconfort. Le général Ravalomanana, parrain de la 70e promotion de l’École nationale de la Gendarmerie à Ambositra, dont l’un des gendarmes était issu, a rendu hommage à l’engagement et au sacrifice de ces hommes.
L’enquête devra déterminer l’origine exacte du repas incriminé, les conditions sanitaires de sa préparation, et les responsabilités éventuelles des vendeurs opérant sur le parvis.
Gustave Mparany