Une lettre après Z

Si tout le monde avait été comme moi, il n’y aurait jamais eu de «13 mai 2009». Et on n’en serait pas là. Mais, il faut croire que la foule (c’est quoi la définition de «vahoaka» dans le contexte d’un rassemblement sur la voie publique qui eût pu être un «kianja») aime ce genre d’exutoire auquel je goûte peu, n’ayant jamais été d’un «13 mai» : ni en 1991, ni en 2002, ni en 2009, ni en 2018...

Les bandes de vidéo-surveillance gardent certainement la trace documentaire de ces pillages à visage découvert. Si tant est que «le moral de la nation» garde un sens, il faut leur mettre la honte, «alaina baraka», aux yeux de leurs proches, de leurs voisins, de la société : des vidéos en boucle sur les places de marché ? Sinon, des «lundi noir», type 26 janvier 2009, le pays risque d’en connaître d’autres récidives. 

La «génération Z», telle qu’elle s’est autoproclamée, aura réussi là où ses aînés de 2023 du «Hetsika fotsy» avaient lamentablement échoué : briser le front d’un maintien de l’ordre, questionnable dans sa conception et anachronique dans ses moyens. 

Malheureusement, La «Gen Z» n’a pas su éviter le piège de se faire polluer l’image par le copier-coller des scènes abjectes de brigandages, méthodiquement orchestrés, on le sait, d’après les aveux d’un renégat repenti des événements de 2009. Au lendemain de cette journée du 25 septembre 2025, quel bilan en établir et quel avenir lui prédire, surtout s’il ne devait connaître aucun prolongement sur le terrain choisi des revendications socio-économiques ? 

Entonner l’hymne national, reprendre le refrain du MDRM, brandir le drapeau malgache, s’inventer un visuel de «lutte», démontrer innovation, courage et pugnacité : partition parfaite jusqu’à cette maladresse d’un timing trop optimiste, jusqu’au bout de la nuit. 

Nasolo-Valiavo Andriamihaja

Enregistrer un commentaire

Plus récente Plus ancienne